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Crédit photo: Pexels - Mali Maeder

L’élargissement de la consigne reportée à 2027 pour le verre et le carton

29 novembre 2024 | Par Francis Hebert Bernier

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoît Charrette, a déclaré hier à l’Assemblée nationale qu’il prévoit finalement repousser partiellement l’entrée en vigueur de l’élargissement de la consigne.

Les contenants de cartons et de verre qui ne font pas déjà l’objet de la consigne attendront donc encore deux ans jusqu’en mars 2027 avant de l’être. En revanche, les bouteilles d’eau et de jus de 100 ml à 2L en plastique seront consignés dès mars 2025.

Quant aux bouteilles d’eau et de jus en verre, elles attendront 2027 avant de rejoindre le régime de la consigne, tout comme les tétrapack et les bouteilles de vin.

Un délai qui vient comme un grand soulagement pour l’industrie, souligne Samuel Bouchard Villeneuve, directeur des affaires publiques à l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA). « On s’entend, c’est quand même un milliard de contenants de plus qui vient s’ajouter à la consigne en mars 2025 ; le défi logistique reste grand, mais ça nous donne le temps d’adresser les enjeux d’espace et de salubrité qui venaient avec l’intégration du carton et du verre à la consigne », explique-t-il.

Il rappelle que les détaillants représentés par son association sont en faveur de la consigne et souhaitent que le projet fonctionne, mais que pour ce faire, il faudra être en mesure de fournir une bonne expérience aux Québécois et Québécoises qui participent au programme. « Deux ans de plus, ça devrait nous permettre d’être prêts et à l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB) de faire sortir de terre plus de points de collecte », remarque-t-il.

« Dans tous les cas on est prêts à mettre notre 120 % pour que ça fonctionne », assure Samuel Bouchard Villeneuve.

Cosignaction blâmée par le ministre

Lors de son annonce, le ministre a précisé qu’il tient l’AQRCB, aussi connue sous le nom de Consignaction, comme responsable de la situation, l’ayant contraint à repousser l’entrée en vigueur de la consigne. De fait, il devrait faire enquête sur le fonctionnement de l’organisme dans les prochains mois.

« Nous sommes surpris de cette décision, qui vient porter ombrage à l’important travail que nous accomplissons, et ce, alors que nous faisons face à une importante résistance des détaillants, une réalité qui plombe notre élan et qui, semble-t-il, a été sous-estimée par le législateur. Nous avons à de nombreuses reprises sonné l’alarme auprès du gouvernement pour lui faire valoir que Consignaction n’a pas de leviers légaux ou coercitifs à sa disposition pour accélérer la conclusion des ententes », a commenté Normand Bisson, président-directeur général de l’AQRCB par communiqué.

Du même souffle, l’organisme accueille toutefois le délai qui lui permettra de peaufiner la logistique avec les acteurs du milieu. « Il s’agit d’un virage collectif majeur, qu’on ne peut se permettre de rater au nom de la précipitation. Nous nous devons d’être adéquatement préparés pour accompagner les Québécois dans cet important changement de leurs habitudes de récupération. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, et c’est bien pour cette raison que nous souhaitons faire les choses dans l’ordre », poursuit Normand Bisson.

Mots-clés: épicerie
Lois, règlements et permis
Québec