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Crédit photo: Vivien Gaumand

La relève prend place au marché Jean-Talon

26 mai 2021 | Par Sophie Poisson

Interius Farms, Green Roots et Les champignons de Montréal : voici quelques-unes des entreprises agroalimentaires qui ont loué, le temps d’une journée, l’un des trois étals réservés à la relève au marché Jean-Talon de Montréal. Le projet-pilote Kiosques de la relève, qui prend place depuis le 11 mai dans la section du prêt-à-manger et de la restauration du marché, a pour objectif de propulser ces entreprises de la relève sur les marchés publics de la métropole.

Les locations au marché Jean-Talon sont habituellement d’une durée de trois jours minimum par semaine. Kiosques de la relève répond donc à une demande des entreprises qui veulent tester sur une journée leurs produits, le contact avec la clientèle et la commercialisation. En plus d’un étal d’asphalte de 10 pieds sur 26, d’un branchement électrique et d’une sortie d’eau, le projet-pilote prévoit une formule clé en main.

« Il y a en plus une installation avec un toit au-dessus de leurs têtes, un emplacement où ils peuvent écrire le nom de leur entreprise et un étal qui est déjà sur les lieux pour disposer leurs produits et vendre directement, précise le directeur général des Marchés publics de Montréal, Nicolas Fabien-Ouellet. Les entreprises n’ont pas à se soucier de l’achat de matériel, de son installation ou de sa sécurisation. La seule chose à laquelle elles doivent penser est d’apporter leurs produits, de partager leur savoir-faire et de recueillir les commentaires de la clientèle sur comment améliorer leurs produits ou sur comment être davantage présent au marché. »

La démarche permet aussi de minimiser les coûts d’investissement, qui peuvent s’élever à quelques milliers de dollars et représenter un frein pour des entreprises de la relève qui ont parfois besoin de sécuriser leur financement, par exemple pour l’achat d’une terre agricole ou de machinerie. Elle veut ainsi rendre le marché public accessible à ces entreprises.

Les Kiosques de la relève représentent aussi une opportunité pour trouver la prochaine génération de marchands : « On serait bien heureux de voir des entreprises de la relève qui, l’année d’après, une fois le test concluant, s’équipent et sont prêtes à se lancer comme les autres dans un emplacement standard. »

Assurer un roulement des entreprises

Sur le site web des Marchés publics de Montréal, un onglet « Devenir marchand » permet aux intéressés de présenter leurs produits et leurs besoins de commercialisation pour ensuite être contactés. Une dizaine d’inscriptions sont déjà en cours pour cette saison.

La priorité est donnée aux entreprises qui offrent des produits maraîchers frais, puis à celles qui font de la transformation. « La sélection se fait avec les questions : "Est-ce que c’est perçu comme une entreprise de la relève ? Est-ce que c’est de l’alimentaire ?", explique Nicolas Fabien-Ouellet. Par la suite, c’est le nombre de jours de location qu’elle veut sur le marché. On n’exclut pas d’entreprises, on veut au contraire en connaître le plus possible et fournir des opportunités. On n’est pas rendus à l’étape où il faut choisir. »

La logique du premier arrivé premier servi s’applique, mais les réservations sont limitées aux 30 prochains jours. L’idée est d’avoir un roulement des entreprises tout au long de la saison, jusqu’au 17 octobre. « C’est certain que le week-end va demeurer plus recherché, reconnaît le directeur général. On va regarder ce qu’on peut faire pour adapter le modèle. Si jamais on voit que le mercredi, par exemple, n’est pas populaire, on réfléchira à valoriser l’offre avec certains partenaires. On a bon espoir que ça se loue. Le marché Jean-Talon est ouvert à l’année, sept jours semaine, il y a toujours des consommateurs sur les lieux ! »

Deux autres marchés montréalais devraient rejoindre le projet-pilote l’an prochain. « Pour s’assurer du plus grand taux de succès possible, on voulait commencer par le marché Jean-Talon, faire connaître ce programme avec un nom qui rayonne régionalement, souligne Nicolas Fabien-Ouellet. C’est le marché le plus connu au Québec et à Montréal. Lorsqu’on aura pu prouver le concept, on va l’étendre aux autres grands marchés publics de la métropole avec des Kiosques de la relève pour le marché Atwater et le marché Maisonneuve. » En cours de saison, toutes les entreprises qui auront pris part au projet-pilote seront contactées pour identifier les améliorations à faire en vue de l’année prochaine.

Les champignons de Montréal / Crédits photo : Vivien Gaumand

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Mots-clés: commerce de proximité
marché public
Montréal (06)