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Crédit photo: Pixabay
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Metro conclut une entente de principe avec les grévistes

30 août 2023

Le syndicat qui représente les grévistes des 27 épiceries Metro de la région du Grand Toronto a conclu une entente de principe avec le détaillant qui pourrait servir de précédent pour les prochaines négociations contractuelles du syndicat avec les autres grands épiciers. S’il est ratifié, l’accord mettra fin à une grève d’un mois qui a vu les épiceries fermer leurs portes et, plus tard, les entrepôts de distribution empêchés d’effectuer des livraisons alors que le conflit s’intensifiait.

La présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, a affirmé mercredi dans une déclaration que le syndicat avait pu négocier l’entente de principe grâce à « l’engagement inébranlable » des travailleurs. « Je félicite les travailleurs et le comité de négociation pour leur solidarité, ainsi que les clients qui les ont soutenus pendant cette période difficile. »

Cette ronde de négociations était la première pour Unifor pour les deux prochaines années, qui devraient voir des négociations avec plus d’une dizaine d’épiciers. Le syndicat a dit espérer que l’accord avec Metro contribuerait à créer un précédent pour les négociations à venir. Metro a pour sa part qualifié l’accord de « juste et raisonnable », ajoutant qu’il avait été recommandé à l’unanimité par le comité de négociation du syndicat et qu’il mettrait fin au conflit de travail s’il était ratifié.

Les détails de l’accord de principe n’étaient pas immédiatement disponibles, mais l’entreprise a précisé que l’accord serait soumis aux employés pour un vote de ratification qui aura lieu jeudi après-midi. « Cet accord de principe reconnaît les difficultés économiques auxquelles sont confrontés plusieurs de nos membres », a affirmé Gord Currie, président de la section locale 414 d’Unifor.

Un mois de grève

Les employés ont entamé une grève le 29 juillet, après avoir rejeté un accord de principe antérieur que le syndicat avait décrit comme le meilleur depuis des décennies. Au cours du conflit qui a duré des semaines, les travailleurs de Metro ont lancé des lignes de piquetage secondaires dans deux centres de distribution, empêchant les magasins de recevoir des produits frais, une décision pour laquelle l’épicier a obtenu une injonction provisoire.

Metro et Unifor sont retournés à la table de négociation mardi, le jour même où l’injonction a été accordée au détaillant. Metro a également déposé une plainte contre Metro devant la Commission des relations de travail de l’Ontario, la semaine dernière, affirmant que le syndicat devait retourner à la table pour négocier. À l’époque, Unifor affirmait attendre une meilleure offre salariale pour les travailleurs de Metro avant de retourner négocier.

Depuis leur dernier contrat, les travailleurs ont été confrontés à une pandémie mondiale, une inflation galopante et des hausses de taux d’intérêt. Les employés de Metro réclament des salaires plus élevés, ainsi que de meilleures conditions de travail et davantage d’emplois à temps plein. Certains travailleurs ont affirmé avoir du mal à payer leurs courses dans leurs propres magasins.

Le syndicat avait déclaré que les travailleurs voulaient une plus grande part des bénéfices de Metro, qui ont augmenté au cours des deux dernières années. Certains travailleurs ont demandé que la « prime de héros » pandémique - soit 2 $ de plus par heure - soit rétablie. La question de la « prime de héros » a été au cœur de la grève des travailleurs de Metro, a expliqué Larry Savage, professeur de droit du travail à l’Université Brock, lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne. « Oui, c’est une question d’argent. Mais c’est surtout une question de respect pour ces travailleurs. Parce que la suppression de cette indemnité liée à la pandémie a envoyé un message très clair à ces travailleurs : leur travail n’était pas respecté », a-t-il estimé.

Une étude récente du Bureau de la concurrence a révélé que les trois plus grands épiciers du pays, y compris Metro, ont réalisé collectivement plus de 100 milliards $ de ventes et 3,6 milliards $ de bénéfices l’an dernier.

(avec La Presse Canadienne)