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Une question d’étiquette

 
16 avril 2025 | Par Robert Dion

Ces temps-ci, vos étalages sont sollicités. Après la valse des produits d’ici que vous avez ajoutée à vos planogrammes pendant la pandémie, maintenant ce sont l’affichage des prix et les étiquettes qui attirent les regards.

On le sait, cette étiquette est grandement exploitée. En plus de servir de repère à vos commandes, elle affiche toutes les informations pour le consommateur : prix au volume, spéciaux et autres promotions ou encore provenance, en particulier dans le cas des fruits et légumes. En ce moment, elle nous indique également si le produit est soumis aux tarifs douaniers… Vivement les nouveaux codes QR qui seront plus polyvalents !

Cette chasse aux renseignements n’est pas une nouvelle pratique que seuls les consommateurs doivent apprivoiser : il faut vous l’approprier vous aussi. Et cela implique de maîtriser plus de facettes de vos commerces. D’ailleurs, l’étiquette peut devenir un piège, notamment dans le cadre de la protection du consommateur et de la réglementation sur l’affichage des prix. Détaillants, vous faites partie d’un secteur qui se complexifie au gré des changements de règlements ou de pratiques ! Pensons, par exemple, à la nouvelle politique de consignes qui vous touche directement.

Tout cela laisse peu de place aux nouveaux entrepreneurs qui, malgré un concept novateur, peinent à cocher toutes les cases pour arriver à lancer leur commerce. Dépanneurs de quartier ou grandes bannières, vous êtes les gardiens et les prisonniers des changements dans vos établissements.
L’un des plus vieux métiers du monde vit une période de grands bouleversements. Plus que jamais, vous devez vous adapter au quotidien.

Robert Dion, fondateur - éditeur
[email protected]

 
 

Boucherie : transformez en profitabilité !

Le métier de boucher a profondément évolué en quelques années. La vente de viande à la découpe ne représente plus la majorité du chiffre d’affaires de ce type de commerce. Les boucheries doivent se diversifier et proposer des produits transformés et des mets cuisinés pour élargir leur clientèle et augmenter la valeur du panier moyen.

 
16 avril 2025 | Par Bastien Durand

Viandes marinées, assaisonnées ou fumées, brochettes… les clients en raffolent. Charles Turpin, propriétaire de Boucherie & Délices à Lévis, le confirme. « Pour le client, avoir du choix et se laisser tenter par un produit, par une découverte de saveur, c’est ce qu’il aime en venant nous voir. Et c’est aussi ce qui le fait revenir », assure-t-il. Et ça se voit dans les chiffres. Si l’on additionne les mets préparés et les viandes marinées, ces produits représentent environ 60 % de son chiffre d’affaires.

Investir dans la transformation

Les produits transformés sont de « bons vendeurs », renchérit Simon Godin, propriétaire de la boucherie Godin et Fils à Donnacona, selon qui plus de 50 % de ses recettes sont liées aux viandes travaillées. « La marge de profit est très intéressante, reconnaît l’entrepreneur. Une bavette sans valeur ajoutée, ça attire moins, aussi. On en vend bien sûr, mais ce n’est pas ce que le client recherche, aujourd’hui ». Il est vraiment devenu primordial de transformer la viande une deuxième, voire une troisième fois avec ou sans cuisson. Plus que des bouchers, les commerçants deviennent cuisiniers ou finissent par embaucher du personnel en conséquence. Pour Charles Turpin, c’est une « échappatoire pour la boucherie ».

« La personne qui va venir acheter son rosbif pour le préparer à domicile avec sa recette, ça n’existe presque plus, constate-t-il. Les gens vont se faire plaisir à la maison au lieu d’aller au restaurant. » Pour proposer des produits transformés, déjà cuits et même sous vide, à une clientèle pressée ou qui prend moins le temps de cuisiner sa viande, il faut du matériel.

Récemment, Simon Godin a donc investi dans un four Rational doté d’une option VarioSmoker pour améliorer son offre et assurer plus de régularité. Chef corporatif de la marque, Mario Chabot voit les bénéfices qu’ont les boucheries qui utilisent ce type de technologie. « Les programmes disponibles sont personnalisables avec des options de fumaison et des possibilités de cuisson sous vide sans utiliser de bassin d’eau. C’est très intéressant pour elles », explique-t-il. Depuis 2020, un module intelligent intégré au four peut même assister la préparation de recettes. « Ce type d’équipement est de plus en plus vendu en boucherie pour diversifier la section traiteur », confirme Mario Chabot. On le retrouve d’ailleurs aussi derrière les comptoirs des mets préparés de certaines grandes bannières.

« L’été, les brochettes marinées, c’est fou ! »
– Charles Turpin

Conseiller le barbecue

« L’été, les brochettes marinées, c’est fou ! » s’enthousiasme Charles Turpin, qui en propose une vingtaine de variétés dans son commerce. Si les boucheries diversifient leur offre pour proposer des mets de plus en plus cuisinés et du prêt-à-manger qui accompagnera les viandes, la section barbecue reste un essentiel, voire un incontournable.

Le bœuf constitue toujours la pièce de viande par excellence des gens d’ici amateurs de barbecue. Selon un sondage réalisé par l’Université Dalhousie, ils sont 34 % à le plébisciter pour leur gril. Bien sûr, il y a des classiques comme les côtes levées, mais des morceaux moins raffinés reviennent également au goût du jour. « Ces cinq dernières années, de nouvelles pièces de viande sont venues atterrir dans les étals, comme le jarret de bœuf, moins noble, ou encore la brisket pour le “smoked meat”. On en vendait peu avant », se souvient Charles Turpin.

Depuis la pandémie, le barbecue s’enflamme, et les bouchers doivent s’adapter à une clientèle de plus en plus avertie, avide de conseils et de nouveautés. « Le goût du barbecue est devenu un mode de vie pour plusieurs qui sont prêts à se lever à 5 h un samedi matin pour commencer le fumage d’une pièce de viande qui sera dévorée entre amis dans la soirée », lit-on dans un article consacré à cette passion dans le Journal
de Québec.

Depuis la pandémie, le barbecue a pris un nouvel élan, et les bouchers doivent s’adapter à une clientèle de plus en plus avertie, avide de conseils et de nouveautés.

La catégorie se professionnalise et veut proposer ce qu’il se fait de mieux pour accompagner les viandes. Par exemple, des fournisseurs d’épices viennent garnir les présentoirs des établissements. Reconnue pour la qualité de ses produits, l’entreprise Les Épices du Guerrier, qui propose des mélanges de plantes et d’herbes boréales, a trouvé un débouché certain. « Le poivre au bacon est un très bon vendeur pour les steaks », note Patrice Dion, directeur des ventes de la marque et partenaire de plus de 150 boucheries et épiceries fines de la province.

Pour garder un avantage concurrentiel, certains bouchers se tiennent au courant des dernières nouveautés, côté BBQ. Les réseaux sociaux regorgent de vidéos de cuisson de viande, et des balados abordant la pratique et le choix de matériel ont petit à petit fait leur apparition.
Le client devient expert : pas le choix de s’adapter.

Si l’on se fie aux statistiques sur la disponibilité des aliments, les Canadiens mangeraient désormais plus de porc que de bœuf. Ces statistiques ne reflètent toutefois pas nécessairement la consommation, mais elles en donnent une bonne idée puisque l’offre tend à suivre la demande.

Ce nouvel appétit pour le porc pourrait refléter un désir des consommateurs de déguster des protéines meilleur marché pour compenser les frais de l’inflation. C’est toutefois le poulet qui continue à dominer les assiettes au pays, sa popularité progressant de façon constante dans la dernière décennie. Cela ne remet pas en cause la domination du bœuf pour le barbecue !

 
 

AMDEQ - Service aux membres

 
16 avril 2025

Il y a plus de 40 ans, un groupe de dépanneurs indépendants se lançaient un défi : se structurer et se regrouper au sein d’une association qui leur permettrait de trouver de nouveaux moyens pour faire face à la compétition, de rentabiliser davantage leur commerce et de défendre leurs intérêts
commerciaux.

L’AMDEQ est un réseau qui favorise le partage d’expertise, de savoir-faire, d’informations qui s’avèrent des plus utiles pour la gestion des commerces. L’AMDEQ soutien et accompagne ses membres par l’entremise d’une variété de services.

Par son regroupement d’achat, dont la participation est optionnelle, l’association offre aux dépanneurs et petites épiceries indépendantes un programme structuré de ristournes sur les livraisons directes le plus complet et le plus généreux sur le marché.

Reconnue par les autorités gouvernementales, l’AMDEQ, seule ou avec d’autres partenaires, représente et défend les intérêts sociaux-économiques des dépanneurs indépendants.

En adhérant à l’AMDEQ, vous constaterez que la diversité des services offerts et une cotisation annuelle plus qu’abordable, rendront votre adhésion profitable et rentable.

Complétez le formulaire d’adhésion en ligne sur amdeq.ca ou contactez-nous au 418-654-3232 ou par courriel à [email protected], un représentant communiquera avec vous.Frais annuels d’adhésion de 150 $.

L’AMDEQ est allée à la rencontre de deux de ses membres. Michel Richer du Dépanneur Marché Du Coin à Saint-Hippolythe et Chantale Blanchette, associée avec sa fille Alex Paquet, du Super
Dépanneur Lac St-Charles à Québec, nous racontent leur histoire. Découvrez la passion qui les anime encore après toutes ces années à la tête de leur commerce.

Chantale Blanchette et Alex Paquet, SUPER DÉPANNEUR LAC ST-CHARLES Une affaire de famille

« Ma plus grande fierté, c’est l’association avec ma fille pour qu’elle prenne la relève. J’ai la chance de travailler avec tous les jours depuis 20 ans », confie Chantale Blanchette,
propriétaire du Super Dépanneur Lac St-Charles.

Depuis 2018, les deux femmes se partagent le commerce à parts égales. Alex Paquet raconte qu’elle a grandi dans le dépanneur de sa mère. Petite fille, elle y passait ses journées pédagogiques et, année après année, elle a occupé presque tous les postes : « le plancher, la caisse, la comptabilité… j’ai touché un peu à tout pour comprendre comment ça fonctionnait », raconte la mère de trois enfants.
À cette expérience terrain, elle a ajouté un bac en
administration, car savoir compter et négocier est essentiel.

« Un dépanneur avec beaucoup de services »

Retour en arrière. En 1996, à 24 ans seulement, Chantale Blanchette ouvre son dépanneur. En 2008, elle achète la bâtisse qui abrite un petit centre commercial dans lequel se trouvent encore plusieurs locataires fidèles : un restaurant, un pub et un Subway.

« Au fil des projets, j’ai grugé un petit peu sur le centre commercial pour agrandir le dépanneur. On a maintenant 25 portes de chambre froide sur 1000 p2 », sourit la
propriétaire. Elle a utilisé l’espace vidéos pour agrandir l’offre boulangerie et café, alors en plein essor. « Sandwichs et prêt-à-manger, tout est cuisiné sur place par notre boulangère », explique Alex.

Pour fidéliser la clientèle : un café gratuit après 10 achetés, combos café-viennoiserie à prix réduit. Dans l’idée de suivre la tendance, le prêt-à-manger frais et congelé prend plus de place. Chaque semaine, les tablettes se remplissent des produits et nouveautés de la circulaire de Metro, principal fournisseur du dépanneur.

Le Super Dépanneur est également une station-service ESSO. Les clients qui sont membres PC Optimum peuvent alors accumuler des points de fidélité.

Pouvoir compter sur une équipe stable

Entre 17 et 20 personnes travaillent en rotation 7/7, de 5 h 30 à 23 h. Une majorité d’étudiants forment un noyau dur d’employés fidèles, qui s’entraident et forment les nouveaux. Grâce à la prime d’assiduité instaurée depuis la pandémie, l’absentéisme a disparu, car 0,25 $/h supplémentaires sur tout un trimestre, c’est payant !

Son conjoint, sa fille Alex, la femme de son ex, sa nièce… tous ont un pied dans le commerce. Même sa mère de 78 ans aime l’aider. « On donne des primes aux employés qui nous remplacent en notre absence ; si on part ensemble en vacances, on vide le dépanneur ! » s’exclame Chantale.

Cette passionnée pourrait prendre sa retraite mais… « Je suis encore émue de voir que les clients viennent chez nous, qu’ils nous ont choisis. »

MICHEL RICHER ET LOUISE LÉPINE, Dépanneur Marché Du Coin à l’écoute des clients

« À 15 ans, je travaillais chez Metro ; à 18 ans, j’ai acheté mon triplex avec mes parents ; à 21 ans, j’ai eu mon char flambant neuf, une Ford Escort 5 vitesses à 9100 $, je m’en souviens encore. Et à 23 ans, j’ai acheté mon commerce », raconte Michel Richer, propriétaire du Dépanneur Marché Du Coin à
Saint-Hippolyte.

Déterminé et ambitieux, il devient propriétaire à un âge où d’autres se font embaucher en entreprise. Pas loin de 38 ans plus tard, il est passé de trois à huit employés, travaille avec sa conjointe Louise et adore toujours autant ce qu’il fait.

Plus qu’un dépanneur, un magasin général

« J’ai agrandi à peu près six ou sept fois, j’ai cassé des murs, j’ai condamné un logement pour agrandir l’épicerie, puis j’ai refait le plancher en aluminium, la toiture en tôle, l’asphalte dehors », explique le commerçant. Aujourd’hui, il gère une surface de 2500 p2 qu’il a rénovée et réaménagée au fil des années, et son fils Miguel l’a rejoint.

Le magasin vend un peu de tout, du pain en tranches aux bonbons en passant par le fil de téléphone et l’huile à moteur. La microbrasserie prend beaucoup d’espace aux côtés de la bière traditionnelle, et il y a du choix en vins, mais aussi en confiserie. Prochain projet : une section alimentaire avec un congélateur pour proposer des plats préparés, des pizzas, des frites, des pâtés, des ailes de poulet, etc.

Côté prix, Michel Richer est très concurrentiel, parfois moins cher que IGA ou Metro. Côté produit, il encourage les producteurs locaux et fait de la place aux nouveautés. Quant à l’environnement, il récupère canettes (pour Recycan), bouteilles en plastique et cartons. Le bac bleu, il l’utilise !

Tisser des liens avec le monde

Développer des relations avec les partenaires, la clientèle, la communauté, c’est ce que Michel aime de son métier. « J’ai une très belle relation avec mes fournisseurs, mais c’est plus difficile de tisser des liens parce qu’il y a beaucoup de roulement », déplore-t-il.

Engagé dans son milieu, il donne régulièrement à diverses organisations : Enfant Soleil, Centre Prévention Suicide Faubourg, Club Optimiste, Hôpital de Saint-Jérôme.

Les qualités pour diriger un dépanneur ? « Avoir de l’entregent, être de bonne humeur, mais aussi avoir le sens des affaires, être capable de planifier les stocks à l’avance, et surtout, être à l’écoute des besoins des clients », répond Michel Richer. Certains sont d’ailleurs devenus des amis. Ici, tout le monde se connaît, l’ambiance est familiale et de cela, il est très fier.

 
 

BEES

Optimisation d’approvisionnement

Dans le monde du commerce de proximité, l’approvisionnement en boissons sans alcool est un enjeu clé pour répondre aux attentes des consommateurs. Dépanneurs, épiceries et commerces spécialisés doivent constamment adapter leur offre pour suivre les tendances et maximiser leur efficacité. Heureusement, BEES, la plateforme numérique d’approvisionnement de Labatt, offre une solution flexible et performante pour simplifier la gestion des stocks et optimiser la variété des produits disponibles.

 
16 avril 2025

Une Flexibilité Accrue et un Accès à une Gamme Étendue de Produits

Grâce à BEES, les commerces peuvent commander en toute simplicité une large sélection de produits sans alcool, incluant Budweiser Zéro, Romeo GIN sans alcool ou encore Corona Sunbrew 0,0%. En offrant un accès direct à ces produits, BEES facilite la diversification de l’offre et permet une rotation efficace des stocks.

Les dépanneurs et épiceries bénéficient ainsi d’une plateforme centralisée qui leur évite de gérer plusieurs fournisseurs et de multiplier les rendez-vous avec des représentants, réduisant ainsi une perte de temps et d’énergie considérable. Cette optimisation se traduit par une meilleure réactivité face aux demandes des clients et une gestion plus fluide de l’inventaire.

FLEXIBILITÉ • DIVERSIFICATION • INTELLIGENCE D’AFFAIRES

BEES : Une Plateforme de Gestion Intelligente
BEES ne se limite pas à une simple plateforme de commande. Son interface intuitive et ses fonctionnalités avancées en font un véritable outil de gestion et d’intelligence d’affaires. Les utilisateurs peuvent ainsi :

  • Commander 24/7 : Plus besoin d’attendre un(e) représentant(e), l’accès aux produits est disponible en tout temps.
  • Profiter de promotions exclusives : Des offres adaptées aux besoins des commerces sont régulièrement proposées.
  • Consulter l’historique des commandes et factures : Une centralisation des données pour un meilleur suivi des achats et une gestion simplifiée des stocks.
  • Obtenir des recommandations personnalisées : BEES analyse les tendances de consommation et suggère des produits adaptés aux besoins de chaque commerce.
  • Accéder à des statistiques de ventes et de consommation : Un atout majeur pour ajuster son offre en fonction des habitudes des clients et optimiser ses stratégies de mise en marché.

Un Guichet Unique pour un Approvisionnement Simplifié
Les épiceries, dépanneurs et autres commerces de détail recherchent des solutions pratiques pour diversifier leur offre tout en réduisant la complexité de l’approvisionnement. Avec BEES, ils bénéficient d’un accès à une gamme élargie de produits, allant des boissons sans alcool aux boissons énergisantes, en passant par les boissons gazeuses, l’eau, le thé glacé et même les collations santé.

En centralisant les commandes sur une seule plateforme, BEES permet d’éliminer la nécessité de traiter avec plusieurs fournisseurs, réduisant ainsi les contraintes logistiques et les pertes de temps. Cette approche simplifiée permet aux commerces de se concentrer sur leur clientèle et leur croissance, plutôt que sur la gestion fastidieuse des commandes.

Un Partenaire d’Affaires Indispensable
BEES se positionne comme un allié stratégique pour les commerces souhaitant optimiser leur approvisionnement et améliorer leur efficacité opérationnelle. Grâce à une interface moderne et un service client réactif, la plateforme offre un accompagnement complet incluant vidéos explicatives, assistance téléphonique et support par clavardage.

En intégrant BEES à leur gestion quotidienne, les dépanneurs, épiceries et autres commerces spécialisés s’assurent un approvisionnement simplifié, une meilleure réactivité face aux tendances du marché et une réduction des contraintes administratives. En combinant flexibilité, intelligence d’affaires et innovation, BEES s’impose comme la solution incontournable pour optimiser l’offre de produits et améliorer l’expérience client.

Inscrivez-vous dès aujourd’hui sur BEES.ca et découvrez comment simplifier votre gestion d’inventaire tout en répondant aux attentes de votre clientèle.

service à la clientèle Labatt : 1 800 361-5252

 
 

Les caisses libre-service sont-elles là pour de bon ?

Introduites en Europe il y a plus de 20 ans, les bornes libre-service remplacent une partie des caisses traditionnelles dans de nombreuses épiceries du Québec. Alors que certaines enseignes reculent devant leur utilisation en raison de problèmes de fraude, d’autres persistent en testant des solutions technologiques visant à améliorer l’expérience client, limiter les vols et simplifier le quotidien des épiceries.

 
29 avril 2025 | Par Sophie Bordes

Louis-Pierre Sourdif est directeur de l’Intermarché Boyer du Plateau-Mont-Royal, qui emploie pas moins de 75 personnes. Selon lui, l’épicerie 100 % en caisses libre-service arrivera sûrement un jour. Mais il est d’avis qu’il ne le verra pas de son vivant. En attendant, la répartition à parts égales entre les caisses automatiques et les caisses traditionnelles est une recette gagnante qui convient tant à sa clientèle qu’à son personnel.

Une transition accélérée par la pandémie

À l’intermarché Boyer comme dans d’autres épiceries, cette évolution vers une automatisation des systèmes de paiement est survenue pendant la pandémie. Motivée par un manque de personnel, l’annonce du changement vers l’automatisation a reçu un accueil favorable des employés. En effet, personne n’a alors craint de perdre son emploi, l’objectif étant vraiment de pallier la pénurie de main-d’œuvre. En février 2022, quatre nouvelles bornes libre-service ont donc remplacé deux caisses traditionnelles, dont le nombre est passé de six à quatre.

Aujourd’hui, les avantages de cette évolution se vivent « sur le plancher » : moins de temps perdu dans les files d’attente pour le client et une meilleure fluidité de l’achalandage dans l’épicerie. Pourtant, les débuts ont demandé une période d’adaptation avant que le client ne perçoive son expérience de façon vraiment positive. « C’est juste un 10 % des gens qui ont été réfractaires aux caisses automatiques.

Les jeunes ont embarqué facilement sans se poser de questions : ils ont l’habitude de la technologie. Les autres ont été assistés par notre équipe pour apprendre. Du côté des employés, il n’y a eu aucun commentaire négatif », souligne Louis-Pierre Sourdif.

Depuis trois ans, cette épicerie de quartier a connu une augmentation de 25 % de son achalandage. Sans le savoir, la direction avait donc un coup d’avance en adoptant l’automatisation du système de paiement. « On a autant d’employés qu’avant, voire plus, et les caisses automatiques nous ont aidés à soutenir la croissance. Une chance qu’on les avait : ça désengorge le trafic et ça soulage le travail des commis de service », ajoute le directeur.

Adoptées et amorties

Les chiffres démontrent que l’investissement de 100 000 $ consacré aux quatre caisses en aura valu la peine. « On parle ici de 15 000 $ par machine, plus l’ordinateur pour gérer tout ça et le soutien technique… Ça revient donc en gros à 25 000 $ par caisse », calcule l’entrepreneur. Autre avantage plus difficile à quantifier, selon ses observations : le personnel, désormais appuyé par l’automatisation des caisses, donne un meilleur service à la clientèle.

À l’Intermarché Boyer, tout le personnel des caisses traditionnelles suit une formation interne de quelques jours pour être en mesure d’assister les clients qui utilisent les caisses automatiques, que ce soit pour les aider à apprivoiser la machine ou pour la débloquer rapidement au besoin. « Quand on a trois ou quatre articles, c’est parfait, mais pour les grosses épiceries ou les commandes, il vaut mieux passer par une caissière : ça va plus vite et ça ne bogue pas », mentionne Louis-Pierre Sourdif. Il ajoute que former le personnel à différentes tâches est aussi le moyen de briser la routine et de valoriser le rôle de chacun.

D’après lui, 60 % de sa clientèle utilise les bornes libre-service, si bien qu’il est parfois obligé de rediriger les gens vers les « caisses physiques ». D’ailleurs, il tient et veille à ce qu’il y en ait toujours deux d’ouvertes. « Pour moi, ça fait partie de notre service à la clientèle. On doit offrir le choix au client », justifie le commerçant.

D’autres épiceries comme celles de la chaîne Metro n’ont que des caisses automatiques le soir, en période de faible achalandage.Le détaillant donne aussi l’exemple d’un Super C du quartier qui n’offre désormais qu’une seule caisse avec caissier contre 12 caisses automatiques. À son avis, un tel ratio est déséquilibré.

La gérante du Super C interrogée à ce sujet est d’accord, mais cette situation a été imposée à la succursale par la maison mère sans consultation du personnel. Elle constate que cette unique caisse, qui traite aussi les livraisons, fait parfois l’objet d’une très longue file. Et certaines personnes regrettent de ne pas pouvoir payer à une caisse traditionnelle. Les employés apportent d’ailleurs beaucoup d’aide aux personnes âgées qui ont du mal à s’habituer à la technologie. En revanche, elle croit que les caisses automatiques ont accéléré la circulation de la clientèle et réduit les longues
files d’attente.

Limiter les vols

Les bornes libre-service présentent toutefois une certaine vulnérabilité au vol. À cet égard, la gérante du Super C confie que, malgré la présence de deux ou trois personnes aux caisses automatiques, « il faudrait avoir des yeux derrière la tête, car dès qu’on a le dos tourné et qu’on est occupé avec une personne, un client en profite pour partir sans payer. »

Le directeur de l’Intermarché Boyer avoue que son épicerie subit certainement des vols, intentionnels ou non. Impossible de savoir dans quelle mesure. « Chez nous, on ne joue pas à la police, on ne vérifie pas les factures. La loi ne nous donne pas le droit de le faire, alors on garde un œil ouvert mais on essaie aussi de faire confiance aux gens. »

La démarque inconnue (perte de stock due à un vol ou une expiration) reste un problème pour les épiciers. Il se souvient en souriant d’un responsable de la sécurité de Metro qui avait expliqué que certains magasins vendaient plus de bananes qu’ils en achetaient. « Ça veut donc dire que les gens pesaient sur l’image de la banane au lieu de taper sur le code du fruit qu’ils achetaient réellement parce que la banane, c’est pas cher. »

Pour se protéger, la chaîne Safeway a ajouté des portiques de lecture de reçus dans les zones de libre-service. D’autres comme Walmart ont réduit le nombre de leurs caisses automatiques.

La technologie au service de l’épicier et de l’expérience client

Pour réduire, voire faire disparaître, le risque de vols ou de fraude, la sécurité devra être renforcée par des systèmes biométriques ou d’autres formes d’authentification. Depuis août 2024, l’enseigne Intermarché teste en France une caméra capable de détecter les gestes suspects et les oublis des clients aux bornes de paiement. Les résultats sont au rendez-vous puisqu’on observe une réduction de plus de 50 % des actions frauduleuses et des interventions dans la section des caisses.

Une expérience plus fluide et sans accroc aux caisses peut également aider à diminuer le nombre de fraudes. Une étude parue dans le Security Journal en 2017, montre en effet que « 57 % des gens ayant admis avoir pris des marchandises sans les payer l’ont fait parce qu’ils n’ont pas réussi à scanner un article et l’ont donc simplement emporté », comme le notent les deux chercheurs en criminologie derrière l’étude.

Il existe aussi la puce RFID (Radio Frequency Identification). Ce dispositif électronique contenant une information codée identifie et suit les objets de manière automatique. Il fonctionne très bien dans les succursales Décathlon. À l’inverse, Walmart a mis fin à son projet pilote aux États-Unis.

Évidemment, l’IA s’intègre dans le processus d’amélioration des bornes libre-service. Alimentation Couche-Tard illustre bien cette réalité. La chaîne a adopté un système de caisses libre-service alimenté par intelligence artificielle et conçu par Mashgin.

Objectif : déployer ces systèmes de caisses sans contact, appelées « caisses intelligentes », dans plus de 7 000 de ses magasins Couche-Tard et Circle K, d’ici trois ans. Le temps de passage à la caisse serait accéléré jusqu’à 400 %, ce qui donnerait au personnel plus de temps pour servir la clientèle.

Bref, les innovations pour améliorer l’expérience client n’ont pas fini d’augmenter l’efficacité des caisses automatiques. On imagine une utilisation plus intuitive, des interfaces plus conviviales, des systèmes de reconnaissance des produits plus performants, ainsi que des moyens d’éliminer les fraudes et les erreurs de transaction. Elles pourraient offrir plus d’options de paiement, des portefeuilles mobiles aux crypto-monnaies, ou personnaliser davantage l’expérience d’achat grâce à l’IA.

Les systèmes de paiement autonomes dans les épiceries sont là pour de bon, mais avant de pouvoir prétendre remplacer entièrement les caisses gérées par des humains, il leur reste un défi à surmonter : optimiser l’expérience et la satisfaction de l’ensemble des clients, toutes générations confondues.

 
 

Déserts alimentaires, de besoins à opportunités

En région, de nombreux villages dépendent d’un seul et unique détaillant alimentaire. En tant que service essentiel à leur communauté, ces commerces qui tiennent bon doivent cependant relever de nombreux défis pour rester rentables.

 
20 mai 2025 | Par Sophie Bordes

Le village d’Esprit-Saint, dans le Bas-Saint-Laurent, est un parfait exemple de solidarité et de combativité. Lorsque les derniers épiciers ont dû fermer en raison de problèmes de santé, les clients réguliers se sont réunis pour reprendre le commerce, question de ne pas laisser ses 340 habitants dans un désert alimentaire.

Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), un désert alimentaire est un « secteur défavorisé économiquement et caractérisé par un faible accès à des commerces offrant des aliments de haute valeur nutritive ». La distance qui sépare le citoyen de ce marché d’alimentation est d’un kilomètre ou plus en milieu urbain et de plus de seize kilomètres en milieu rural.
 
Selon cette définition, environ 5,7 % de la population québécoise vivrait dans un désert alimentaire, de nets écarts de pourcentage se dressant entre les grandes agglomérations et les petites communautés. En Gaspésie, près de 23 % de la population est touchée. L’instinct de survie prenant le dessus, les gens se mobilisent et passent à l’action pour créer leur propre coopérative. L’objectif : donner accès à des produits de première nécessité, voire plus.

À une vingtaine de kilomètres de Matane, la municipalité de Saint-Luc a bâti le local de sa future coopérative, inaugurée en 2020. En tout, 360 personnes ont versé 200 $ chacune en mise de fonds, et des investissements plus importants ont assuré les travaux. « C’est tout neuf ici : on est chanceux ! », souligne Guylaine Isabelle, gérante de la Coopérative de solidarité de St-Luc. 

Un retour au magasin général, en mieux !

« Boulangerie, pharmacie, quincaillerie, boucher… On a perdu tous nos commerces. L’idée, c’est de revenir au concept du magasin général avec plus d’offre et de technologie pour compenser la fermeture des magasins et la pénurie de main-d’œuvre », planifie Martin Gagnon, secrétaire du Marché Coop La Spiritoise. Situé le long de la route 232, ce marché d’alimentation reste le seul service de proximité ouvert à l’année. Pour amorcer des travaux de réfection et d’agrandissement, la coopérative a même lancé une campagne de sociofinancement baptisée « Sauvons notre marché d’Esprit-Saint ». L’épicerie sera ouverte jour et nuit grâce à un système de carte à puce qui permet d’entrer et de sortir, et à des caisses électroniques assurant un paiement en tout temps. 

Le plan d’agrandissement de 30 % prévoit plus d’espace pour les articles de quincaillerie et de plein air, ce qui répondra aux besoins d’une clientèle pratiquant notamment les activités de pêche, de chasse et de quatre-roues. Au cœur du projet : un espace bistrot où tant la clientèle locale que les touristes de passage pourront boire un bon café et grignoter, de nuit comme de jour. 

« Avec le bistrot, l’épicerie va redevenir un lieu de rassemblement, un refuge, un lieu de socialisation aussi. Ce sera le cœur du village », se réjouit Martin Gagnon. Il souhaite que sa Coop de 65 membres sur 320 habitants devienne un modèle pour les autres, un projet pilote. « Un jour, si on arrive à installer des panneaux solaires, on pourrait même avoir notre propre serre… En fait, quand on arrête d’innover, on recule. »
 
De son côté, la Coopérative de solidarité de St-Luc comprend une station d’essence, véritable pôle d’attraction, en plus d’un bureau de poste. On peut aussi y acheter des billets de loterie, échanger des bouteilles de propane, etc. À l’image d’un commerce multiservice qui fait plus que dépanner, l’établissement élargit son offre en vendant des articles comme des chaussettes, des tuques, des lunettes, des jouets pour enfants et des savonnettes au lait de chèvre. Selon les différentes fêtes de l’année, Guylaine Isabelle commande des produits particuliers, comme des fleurs et du chocolat à la Saint-Valentin.

« Pour les fêtes, on a vendu 1 500 pâtés, donc on a vraiment plus qu’un service d’alimentation, on offre aussi un service de restauration. »
– Martin Gagnon

Le défi de l’approvisionnement

« Je commande tout par demi-caisse. Je ne peux donc pas être compétitive au niveau des prix comme les grosses épiceries qui achètent 50 caisses », fait remarquer la gérante. En revanche, l’offre alimentaire est assez variée grâce aux producteurs locaux qui l’approvisionnent en viande, pizzas maison congelées, sandwichs, fruits et légumes, fromages, crevettes et poissons congelés, etc. « On a le projet de faire rentrer des mets cuisinés, du prêt-à-manger », ajoute-t-elle.
Le Marché Coop La Spiritoise est d’ailleurs justement réputé pour ses plats cuisinés, ses pâtés et ses tartes. « Aux Fêtes, on a vendu 1500 pâtés. On a donc vraiment plus qu’un service d’alimentation : on propose aussi un service de restauration », affirme le secrétaire. L’épicerie a d’ailleurs encore beaucoup de potentiel, car ses infrastructures sont sous-utilisées en raison du manque de main-d’œuvre. 

Malgré tout, la rentabilité de la coop reste un défi. « C’est vrai que je suis obligé de me battre avec mes 58 fournisseurs, parce qu’ils me vendent quasiment le double du prix accordé à une grosse bannière, constate Martin Gagnon. On essaie d’éviter les pertes de nourriture en synchronisant ce qu’il y a dans notre épicerie avec la cuisine », mentionne-t-il. L’épicerie approvisionne la Popotte roulante locale, qui apporte des plats cuisinés directement chez les gens et remplit le Frigo collectif de produits frais ou congelés gratuits.

Retenir et renouveler l’achalandage

La majorité de la clientèle des coopératives en milieu rural se compose des habitants d’un ou plusieurs villages des alentours qui viennent se ravitailler en nourriture ou autres produits. Ceux-là ont besoin d’être fidélisés. « Chaque semaine, on fait des tirages pour faire gagner 50 $ d’essence », note Guylaine Isabelle.

Le secrétaire du Marché Coop La Spiritoise croit aussi à l’efficacité de ces pratiques promotionnelles. Comme la communauté fait face à un problème de dépopulation, chaque famille qui accueille un nouvel enfant reçoit un bon d’achat d’épicerie. Même récompense pour la nouvelle famille qui vient s’installer dans le village.
 
Mais qui sont les autres clients potentiels ? À Saint-Luc, beaucoup de touristes font le plein de leur motoneige, les pistes étant juste à côté de la coop. À Esprit-Saint, la clientèle attirée par les activités de plein air peut aussi s’avérer payante. Selon Martin Gagnon, on doit identifier les utilisateurs du territoire, les localiser et aller les chercher en plaçant de la publicité sur leurs parcours. « Rien de compliqué : on installe des pancartes sur les chemins qu’ils prennent, à 500 mètres de notre coop ; c’est la stratégie commerciale à appliquer », précise-t-il. À son avis, cette clientèle de passage accorde moins d’importance au prix de certains articles, ce qui peut favoriser une augmentation des marges bénéficiaires.
 
Les coopératives créent ou préservent des emplois dans les milieux ruraux. Or, si La Spiritoise fait travailler cinq personnes, Guylaine Isabelle porte seule toutes les casquettes, de la caisse à la gestion des commandes. Sans bénévoles, sa tâche serait plus ardue. 

« Le fait qu’on soit là, ça donne du service à notre village et ça entretient les loisirs, les activités autour. Ça attire le monde », confie la gérante. 


Quelle est la différence entre « désert », « marais » et « mirage » alimentaire ?

Marc-André Simard, directeur général de Chic Resto Pop, détaille chaque concept, d’après l’ouvrage Pour la sécurisation alimentaire au Québec. Perspective territoriale, publié sous la direction de Mélanie Doyon et Juan-Luis Klein en 2019 par les Presses de l’Université du Québec.

Désert alimentaire : « On parle d’un territoire où il n’y a pas d’offre alimentaire accessible, nutritive et saine dans un rayon d’environ 12 minutes de marche autour de la résidence d’une personne (en contexte urbain). Par exemple, quelqu’un qui habite au coin de Viau et Hochelaga se trouve aujourd’hui dans un désert alimentaire. »

Marais alimentaire : « C’est quand il y a au moins cinq commerces alternatifs à faible valeur nutritionnelle entre la résidence d’une personne et son épicerie. Prenons un exemple : j’habite au coin de Pie-IX et Adam et je veux aller au Metro, rue Ontario. En chemin, je croise deux dépanneurs, trois pizzerias et une pataterie. Tous ces commerces vendent de la nourriture, mais souvent pauvre en nutriments. Comme ils sont plus proches et accessibles, il est possible que, par facilité, je décide d’acheter mon repas sur place plutôt que de poursuivre mon trajet jusqu’à l’épicerie. Dans les quartiers défavorisés, même si les revenus sont plus bas, l’instantanéité alimentaire (accès rapide et sans effort) tend à primer sur les choix plus sains et complets. »

Mirage alimentaire : « C’est lorsque, en apparence, une offre alimentaire complète et diversifiée existe, mais qu’elle est située dans un environnement fortement gentrifié, donc difficilement accessible financièrement. Un bon exemple, c’est l’avenue du Mont-Royal, où l’on trouve de nombreuses boucheries, fruiteries et épiceries fines. La qualité des produits y est excellente, mais les prix sont souvent de 50 % à 100 % plus élevés que ceux de produits équivalents en supermarché. »

Marc-André Simard croit que les organismes en sécurité alimentaire jouent un rôle crucial pour sensibiliser les arrondissements et les commerçants à ces réalités et favoriser un accès digne et équitable à une alimentation saine pour tous.

Il pense que la mobilité influence l’accès à une épicerie puisque le temps consacré au trajet diffère selon le moyen de déplacement (bus, auto, vélo, marche, etc.). Selon lui, si on facilitait les zonages et assouplissait certaines règles, on permettrait non seulement aux organismes de venir en aide à la population, mais aussi aux grosses bannières de s’implanter à des endroits stratégiques. « L’avenir passe par la réflexion des territoires et de leurs besoins », conclut-il.


Que se passe-t-il en ville ?

Si les zones rurales sont parsemées de déserts alimentaires, les zones urbaines souffrent du même problème. Il suffit de penser à certains quartiers résidentiels, aisés ou défavorisés où, à 500 mètres à la ronde, on ne peut trouver aucun commerce de fruits et légumes frais. Quand la population manque de moyens financiers, les organismes prennent les choses en main pour donner un accès à une alimentation saine.

À titre d’exemple, Marchés Ahuntsic-Cartierville (MAC) est un organisme à but non lucratif qui agit depuis 2011 pour améliorer l’accès de tous à des aliments frais, sains et locaux. MAC exploite un marché fixe et saisonnier à la sortie du métro Sauvé, ainsi que des marchés mobiles hebdomadaires. Sa camionnette de fruits et légumes se déplace dans différents quartiers de l’arrondissement et joint directement les résidences de personnes âgées, les parcs, les espaces citoyens et autres évènements festifs du quartier.

De façon générale, les subventions municipales, les dons de surplus ou d’invendus des épiceries ou des producteurs, ainsi que la participation citoyenne et le bénévolat contribuent à l’existence et à la survie de ces initiatives. Dans Hochelaga-Maisonneuve, Le Chic Resto Pop fait partie depuis 1984 de ces organismes qui tentent de combler les déserts alimentaires en milieu citadin en servant des repas de qualité à prix modiques.

« En raison de la pauvreté qui a augmenté, il faudrait des Chic Resto Pop partout à Montréal », remarque Marc-André Simard, directeur général de ce restaurant socialement responsable. « Le problème, c’est que tout le monde n’a pas les reins aussi solides que nous. À cause de l’inflation, le coût des denrées a augmenté et ça coûte 10 % à 15 % de plus pour remplir un panier », déplore-t-il.

 
 

Pour que la consigne soit un succès, chaque bouteille compte !

Malgré le report de la consignation des contenants Tetra Pak et des contenants de verre à 2027, ce sont tout de même 1,2 milliard de contenants qui sont venus s’ajouter au système de consigne québécois en mars dernier. Pour que l’élargissement soit un succès, ces contenants devront demeurer le moins de temps possible dans les arrière-magasins des détaillants.

 
13 mai 2025 | Par Francis Hebert Bernier

Les craintes de voir de longues files d’attente devant leurs « gobeuses » aux premières journées de la deuxième phase de l’élargissement de la consigne ne semblent pas s’être concrétisées. Rappelons que, depuis le 1er mars 2025, tous les contenants de boissons en plastique de 100 ml à 2 L sont consignables et retournables chez les détaillants dont le commerce occupe une superficie d’au moins 375 m2 (4036 pi2) ainsi que dans les lieux de retour de consignation.

Le volume de retour devrait toutefois accroître dans les prochaines semaines, prévient Samuel Bouchard Villeneuve, directeur des affaires publiques à l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA).

« Ce que l’on remarque, c’est que les gens commencent à comprendre ce qui s’ajoute à la consigne. Dans le fond, ils apprennent ce qui est consigné quand ils remarquent les frais supplémentaires à la caisse, explique-t-il. Mais tôt ou tard, c’est quand même un volume additionnel de 25 % qui devra être géré en magasin, et c’est loin d’être négligeable », estime-t-il.

Éviter que les contenants ne restent trop longtemps en magasin

Pour limiter la pression que ce volume supplémentaire exerce sur les détaillants, l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), aussi connue sous le nom de Consignaction, mise beaucoup sur l’augmentation des collectes auprès des détaillants. On évitera ainsi qu’ils se retrouvent enterrés sous les contenants retournés.

« Tôt ou tard, c’est quand même un volume additionnel de 25 % qui devra être géré en magasin, et c’est loin d’être négligeable. » – Samuel Bouchard-Villeneuve, ADA

« Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est un nouveau système que l’on met en place. Les détaillants en sont des partenaires importants, que l’on veut aider autant que possible pour que tout le monde y trouve son compte », mentionne Jean-François Lefort, vice-président aux affaires corporatives de l’AQRCB.

C’est à cette fin que l’organisme a acheté récemment Recycan, une entreprise spécialisée en récupération de contenants consignés, présente au Québec depuis 30 ans. « Ça nous donne la capacité d’opérer directement partout en province et de pouvoir assurer le service dans des régions qui ne sont pas nécessairement bien desservies », explique le porte-parole de l’AQRCB.

Voilà une bonne nouvelle, car trouver des partenaires pour ramasser les contenants peut s’avérer un défi dans certaines régions, rappelle Samuel Bouchard-Villeneuve. « En région, on a souvent juste une possibilité comme récupérateur, et ce n’est pas rare que les camions se remplissent sans pouvoir ramasser tous les contenants consignés », illustre-t-il. Ce qui ne veut pas dire que le problème n’existe pas aussi dans les grands centres : « En ville, on a plus d’options, mais souvent très peu d’espace. En région, c’est le contraire, les arrières magasins sont plus grands, mais les collectes sont plus compliquées. En fin de compte, l’espace est un enjeu pour tous », résume-t-il.

De plus, les contenants nouvellement entrés dans la consigne contiennent plusieurs liquides qui se prêtent très mal à l’entreposage. « Un contenant de lait dans un compacteur, c’est une véritable bombe, explique Samuel Bouchard-Villeneuve. On fait des campagnes pour sensibiliser le public et le convaincre de rincer les contenants qu’il rapporte, mais c’est un apprentissage qui prend du temps, et ce ne sera pas parfait », souligne-t-il.

Une ligne pour les urgences

Pour éviter les pires désagréments, l’AQRCB a mis en place une ligne d’urgence où les détaillants peuvent appeler s’ils ont un volume exceptionnel de contenants consignés, explique Jean-François Lefort.

« Ce n’est pas quelque chose que les détaillants pourront faire chaque semaine, mais s’il y a une situation exceptionnelle, on va trouver le moyen de leur envoyer un camion pour les aider », promet-il.

De même, les détaillants qui prévoient recevoir un volume de consigne plus important que la normale peuvent aviser l’AQRCB, qui va les aider à planifier un rythme de collecte reflétant leurs besoins. Par exemple, si un festival se tient près de votre commerce ou si vous faites la majorité de votre chiffre d’affaires durant la saison du camping, vous pouvez prendre les devants.

« C’est certain qu’on ne contrôle pas tout… Mais dans ce qu’on contrôle, on fait notre possible pour être là pour les détaillants », assure Jean-François Lefort. Il mentionne aussi que, dans des cas extrêmes, les détaillants ont toujours la possibilité de limiter le nombre de contenants pouvant être rapportés dans leur établissement ou même d’en suspendre temporairement la réception.

« Ce n’est vraiment pas ce que l’on préconise, mais ça reste une possibilité », remarque Jean-François Lefort.

D’ailleurs, pour éviter d’en arriver là, il signale que les détaillants qui composent avec des individus ou des entreprises qui leur apportent un grand volume de contenants peuvent les diriger directement vers Consignaction. L’organisme s’occupera de leur trouver une solution personnalisée ne misant pas sur les intermédiaires que sont les détaillants.

« Si l’on veut atteindre notre objectif de 90 % de contenants récupérés, il faut que les gens aient une image positive de la consigne. Puisque les détaillants demeurent pour l’instant la porte d’entrée, il faut qu’ils puissent y trouver leur compte », précise Jean-François Lefort.

Des sites de collecte pour délester les détaillants

L’AQRCB compte aussi atténuer la pression sur les détaillants en ouvrant beaucoup plus de sites de collecte publique Consignaction et Consignaction+ qui seront gérés entièrement par le groupe. Pour l’instant, une cinquantaine fonctionne, un chiffre que l’Association compte doubler d’ici la fin de l’année.

L’ADA aimerait voir ce déploiement s’accélérer, surtout en région où les centres Consignaction se font actuellement plutôt rares. « Il n’y a aucun centre dans deux des régions les plus peuplées au Québec, soit à Sherbrooke et à Gatineau », déplore-t-il.

« Ça avance, mais ça comporte beaucoup de défis. Par exemple, nos activités sont considérées comme industrielles dans plusieurs municipalités, qui doivent donc changer leurs règlements pour que nous puissions nous installer dans les espaces commerciaux où les gens ont déjà des habitudes de magasinage », fait remarquer Jean-François Lefort. Ce processus se passe généralement bien, mais prend du temps.

« C’est certain que ces centres offrent une expérience intéressante pour les consommateurs. On y croit vraiment : plus vite on les implantera, mieux ce sera pour nous », conclut Samuel Bouchard-Villeneuve.

 
 

Promouvoir les produits d’ici, réflexion sur les stratégies à adopter

La guerre commerciale enclenchée par la nouvelle administration états-unienne et les contre-tarifs appliqués par le Canada sur environ 30 milliards de dollars de marchandises ont des répercussions sur vos tablettes. Le consommateur paiera plus cher les produits alimentaires importés des États-Unis. Dans la foulée, la mise en avant des produits québécois et canadiens prend un second souffle. Comment gérer le tout ?

 
5 mai 2025 | Par Bastien Durand

Le patron de Loblaw, Peter Banks, ne s’en cache pas : la guerre commerciale se retrouve sur les tablettes. « Nous savons que l’accessibilité est un défi pour de nombreux Canadiens, notamment en ce qui concerne le coût de l’épicerie, a-t-il déclaré sur le réseau social LinkedIn. Nous continuerons de collaborer avec nos fournisseurs pour réduire l’impact de ces tarifs, mais la triste réalité est que, dans les semaines à venir, les Canadiens doivent être prêts à payer plus cher pour les biens en provenance des États-Unis. »

Si la pandémie de COVID-19 avait relancé la promotion des produits locaux, la guerre commerciale imposée par nos voisins du Sud est un nouveau tremplin à utiliser. Malgré les tergiversations et les délais de report concernant l’imposition des tarifs, les consommateurs québécois ont été les premiers à se mettre en marche. Dans une chronique pour La Presse, Hélène David, ancienne ministre du Québec devenue consultante, décrit cet élan tout en parcourant les allées de son épicerie. « J’observe un jeune homme regarder attentivement un produit et lire les étiquettes. J’ose : “Vous vous assurez que le produit ne vient pas des États-Unis ?” Devant sa réponse affirmative, je me sens moins seule dans ma petite expression de colère. Désormais curieuse de ce phénomène, je regarde subtilement tous les clients, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, de toutes langues et cultures, lire attentivement les étiquettes des produits. »

Identifier les produits

Quelques jours après l’annonce des contre-tarifs de notre gouvernement fédéral, certains épiciers prennent les devants pour faciliter les recherches de leurs clients. À Vaudreuil-Dorion, les propriétaires du supermarché IGA ont figuré parmi les premiers à apposer des étiquettes à côté des prix pour identifier par une feuille d’érable rouge les produits fabriqués au Canada et par une fleur de lys bleue ceux du Québec. D’autres entreprises identifient les produits américains soumis aux tarifs. Dans les bannières de Loblaw, un symbole « T » pour « taxes », écrit en blanc dans un triangle noir, est visible sur les tablettes.

Outre les étiquettes plus ou moins temporaires permettant d’agir à court terme, il existe des logos fiables sur lesquels s’appuyer. Par exemple, la marque de certification Aliments du Québec, que les consommateurs connaissent depuis plusieurs années maintenant, joue ce rôle. Selon une étude Léger publiée en mars 2024, 85 % des consommateurs québécois francophones connaissent au moins une marque associée.

« En période d’incertitude, nos logos facilitent le geste d’achat des consommateurs à la recherche de produits locaux », estime Isabelle Roy, directrice générale d’Aliments du Québec, dans un communiqué. Pour répondre à la situation actuelle, l’organisme s’active à intensifier l’identification dans les lieux de vente afin de mettre en avant les marques québécoises. Aujourd’hui, d’après l’organisme, plus de 25 000 produits portent la mention sur les tablettes des épiceries au Québec.

Réfléchir au long terme

« On en met pas mal sur les épaules des consommateurs, réagit Jordan Lebel, professeur de marketing à l’école de gestion John-Molson de l’Université Concordia. Même s’il y a des obligations d’indiquer la provenance de certains produits, en particulier pour les fruits et légumes, quand il faut tourner un produit dans tous les sens pour lire d’où il vient, c’est quand même problématique », note-t-il.

Pour le professeur, la situation actuelle de notre pays, « piqué au vif » par les États-Unis, doit permettre de passer à la vitesse supérieure en visant une identification plus homogène des produits fabriqués au Canada. « L’effort doit être plus concerté pour que ça puisse durer dans le temps », pense-t-il.

Le spécialiste mentionne aussi le phénomène de surdose des logos apposés sur les produits. Pensons au chocolat, dont l’emballage comporte parfois plus de six symboles. En plus de composer avec la multiplication des logos qui peut alourdir l’emballage, il faut aussi faire l’effort d’en décrypter le sens. Par exemple, que signifie exactement « Fabriqué » ou « Produit » au Canada ? « Les consommateurs ont parfois du mal à s’y retrouver, constate-t-il. Il serait intéressant de trouver un mécanisme qui ne mette pas le poids sur le consommateur. Le consommateur est réceptif, surtout avec ce qui se passe. »

Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de consommateurs se regroupent dans le but d’acheter exclusivement des produits canadiens en se donnant des conseils pour trouver des substituts aux produits américains. « Pour le moment, c’est eux qui bossent pour trouver des solutions », remarque Jordan Lebel.

Alors, comment aller plus loin ? Comment profiter de l’aversion ambiante pour tout ce qui provient de notre voisin du Sud pour engager une politique ambitieuse entre l’industrie, le réseau de distribution et le gouvernement fédéral, afin de réduire cette dépendance ?

Le gouvernement fédéral semble s’en rendre compte : il cherche actuellement à supprimer un certain nombre de barrières commerciales interprovinciales. « L’un des plus importants partenaires commerciaux du Canada… c’est le Canada lui-même », soutient Anita Anand, ministre canadienne des Transports et du Commerce intérieur*. n

*Anita Anand occupait ce poste avant l’arrivée du gouvernement Carney. Elle est désormais ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.

 
 

Les revenus du détail alimentaire n’ont pas suivi l’inflation

Le secteur du détail alimentaire a connu plusieurs perturbations depuis le début de la décennie, à commencer par la pandémie de COVID-19 qui est venue bouleverser les habitudes des consommateurs, envenimer la pénurie de main-d’œuvre et enflammer l’inflation. Cinq ans plus tard, où en est rendu le secteur ?

 
22 avril 2025 | Par Francis Hebert Bernier

En 2024, le secteur du détail alimentaire canadien a généré un peu plus de 154 milliards de dollars en revenus, soit environ 10 milliards de plus qu’en 2020 (+7 %), selon Statistiques Canada. Ces résultats contrastent fortement avec la perception du public, qui s’est insurgé devant les marges des détaillants jugées trop grandes face à l’inflation. En réalité, celles-ci n’ont pas suffi à couvrir la moitié des effets de l’inflation, qui s’est élevée à 15,7 % depuis le début de la décennie.

Les détaillants alimentaires québécois réussissent un peu mieux que leurs homologues canadiens depuis 2020 lorsque l’on compare l’évolution de leurs revenus par rapport à l’inflation. Le secteur québécois a en effet produit 37 milliards de revenus en 2024, une augmentation de 800 millions depuis 2023 et de 4,2 milliards depuis 2020.

En moyenne, les revenus annuels du secteur ont surpassé la moyenne canadienne de 1,4 % dans les cinq dernières années. En fait, les détaillants québécois s’en sont mieux sortis que ceux du reste du Canada chaque année sauf en 2023, année où leurs résultats ont été virtuellement identiques.

La croissance des revenus du secteur québécois du détail alimentaire a même suivi l’inflation en 2024 pour la première fois depuis la pandémie, ce que le secteur canadien n’a pas encore réussi à faire.

Les épiceries s’en tirent bien

Le portrait est toutefois un peu plus reluisant si l’on s’attarde seulement au rendement des épiceries et des supermarchés, qui tirent le reste du secteur vers le haut. En effet, les revenus des épiciers généralistes ont réussi à rattraper l’inflation depuis 2023, et ce, tant au Québec qu’au Canada.

Toutefois, le meilleur rendement des deux dernières années n’a pas suffi à compenser les pertes des années précédentes, si bien que les revenus restent 6,6 % moins importants que l’inflation du côté des entreprises canadiennes et 1,4 % inférieurs du côté des québécoises, si l’on considère l’ensemble de la période 2020-2024.

N’empêche que le retour de la maîtrise de l’inflation demeure de bon augure pour les détaillants, qui devraient avoir plus de facilité à conserver leurs marges devant les pressions du marché… à moins que les tensions commerciales avec nos voisins du Sud ne viennent relancer la flambée des prix, les denrées alimentaires étant une composante importante des échanges entre nos deux pays.

Le secteur des dépanneurs se contracte

Le portrait est moins réjouissant du côté des dépanneurs, dont les revenus totaux ont même diminué en 2024. Ils atteignaient alors 8,5 milliards de dollars au Canada, ce qui représente une baisse de 326 millions par rapport à 2023 et de 3,1 milliards de dollars au Québec (- 35 millions).

La situation s’explique en partie par la baisse des revenus associés à la vente de tabac, qui diminue tranquillement année après année depuis son sommet de 2024, selon les données de Statistique Canada. À l’époque, il se vendait jusqu’à 3,8 milliards de cigarettes par mois au pays, mais ce chiffre a chuté à 962 millions en janvier 2023, dernière année pour laquelle les données sont disponibles.

Pour de nombreux commerçants, cette perte va au-delà des simples revenus générés par le tabac, puisque les fumeurs qui entrent au magasin pour acheter des cigarettes peuvent ressortir avec d’autres produits.

Cette situation évoque celle qui pourrait se profiler dans les prochaines années chez les dépanneurs/postes d’essence, en raison de la transition progressive des automobilistes vers les voitures électriques. Rappelons que la vente de voitures neuves à essence sera interdite au Québec à partir de 2035.

Pour l’instant, les ventes d’essence continuent toutefois de grimper au pays, augmentant de 2,6 % en 2023 par rapport à 2022 pour atteindre 43,6 milliards de litres. Cette tendance devrait toutefois s’inverser d’ici quelques années.

Du côté québécois, les commerçants craignent aussi de perdre des parts de marchés au profit des épiciers puisque le gouvernement devrait permettre à ces derniers de faire travailler plus de personnel hors des heures d’affluence. Ils feront ainsi une compétition plus féroce aux dépanneurs.

Une tendance inversée pour les épiceries spécialisées

Les détaillants alimentaires spécialisés, catégorie comprenant les boucheries, poissonneries, fruiteries et autres commerces du même style, suivent une tendance bien différente des autres sous-secteurs. En moyenne, ces détaillants ont légèrement moins bien performé au Québec, accusant un retard de 1,6 % sur la moyenne nationale des cinq dernières années.

L’écart s’explique principalement par la grande différence entre les deux marchés en 2023, alors que les détaillants alimentaires spécialisés de la Belle Province accusaient un retard de 8 % sur le reste du pays. Rappelons que cette année avait été particulièrement difficile pour les fruiteries, la saison maraîchère du Québec ayant été « catastrophique », voire la « pire en 18 ans » selon plusieurs observateurs. Elle avait en effet subi à la fois les contrecoups de la grêle, de la sécheresse, des canicules, d’orages violents et de pluies torrentielles.

Toutefois, le secteur semble avoir rattrapé la moyenne canadienne en 2024, année où les récoltes maraîchères ont d’ailleurs été particulièrement bonnes.

Notons que les profits du mois de décembre restent très importants dans ce sous-secteur qui y enregistre chaque année environ 10 % de l’ensemble de ses revenus.