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Crédit photo: Loblaws

72 % des actionnaires indépendants de Loblaw veulent plus de transparence

27 mai 2022

Des actionnaires indépendants de Loblaw ont fait pression en assemblée générale pour que le détaillant soit plus transparent sur ses pratiques de respect des droits de la personne au sein du processus d’importation, rapporte Les Affaires. Au printemps dernier, une enquête de marché de CBC révélait que Loblaw vendait des tomates cultivées par le travail forcé, alors que son code de conduite l’interdit.

Les actionnaires du Fonds général du syndicat général des employés de Colombie-Britannique (BCGEU) et du Fonds général de grève des employés de Colombie-Britannique ont alors demandé à Loblaw de publier un résumé annuel des résultats des audits de ses fournisseurs. Suite au refus du détaillant, la proposition a été soumise lors de l’assemblée générale annuelle du 5 mai.

Le CA demande de voter « contre »

Selon Les Affaires, le conseil d’administration de Loblaw évoque une supervision assurée au niveau de la haute direction, qui comporte un service centralisé de conformité et d’éthique traitant de questions de déontologie et de conformité avec les règlements, ainsi que des services gérant l’impact social, les questions ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) et la conformité de la chaîne d’approvisionnement. Il aurait rappelé que, par le truchement du comité du risque et de la conformité, il supervise le processus de gestion de risque de l’entreprise, le programme sur la déontologie et la conformité avec les règlements, les activités ESG et les politiques et pratiques de l’entreprise.

Autre point apporté : le fait que code de conduite des fournisseurs de Loblaw s’applique aussi aux producteurs et fabricants locaux et étrangers, ainsi qu’aux agents, courtiers et tierces parties. « Loblaw dévoile aussi le nombre total d’audits qu’elle a mis en place, et entend fournir plus de transparence et de divulgations à ce sujet dans ses futurs rapports ESG », transcrit Les Affaires.

Malgré la demande du CA de voter contre, la motion a été soutenue par plusieurs actionnaires minoritaires d’importance comme BMO et Norges Investment Manadement – le plus grand fonds souverain de Norvège. Au final, 34 % des actionnaires, soit 72 % d’actionnaires indépendants, l’ont appuyée. Le média précise qu’un vote majoritaire était presque impossible puisque la famille Weston contrôle 53,3 % des voix. « Nous avons l’intention de continuer à pousser Loblaw à gérer les risques et à protéger la valeur pour les actionnaires », a indiqué Stephanie Smith, présidente du BCGEU, au journal Les Affaires.

S’aligner sur les autres détaillants

Laura Murphy, professeure à l’université Hallam de Sheffield au Royaume-Uni et chercheuse en droits de la personne et esclavage contemporain, ajoute : « Dans le cadre des procédures de diligence raisonnable relatives à l’approvisionnement, les détaillants du monde entier (dont Loblaw) se livrent à des audits de leurs fournisseurs. Bien que Loblaw ait commencé à dévoiler le nombre d’audits auxquels elle se livre, ses divulgations n’atteignent pas le niveau d’autres grands détaillants. » Walmart et Tesco sont donnés en exemple. Ils divulguent le nombre d’audits auxquels ils se livrent, ainsi que certains détails sur leurs conclusions.

La British Columbia Teachers Federation Salary Indemnity Fund, soutenue par le groupe de défense des actionnaires SHARE, demande également à Loblaw de s’engager à mener une évaluation indépendante des droits de la personne de l’impact de ses activités commerciales sur les travailleurs migrants et à en publier ses résultats. « De nombreux concurrents de Loblaw se sont déjà engagés à mener ce type d’évaluation », a expliqué Anthony Schein de SHARE. La proposition a toutefois reçu un soutien global de 12 %.

Pour lire l’article en entier : Travail forcé : des actionnaires demandent à Loblaw d’être conséquent

Mots-clés: Revue de presse
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