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Crédit photo: Nathalia Rosa / Unsplash

Fabricants alimentaires : ventes records en 2023, ralentissement en 2024

12 avril 2024

Les fabricants canadiens d’aliments et de boissons connaîtront une année caractérisée par des obstacles et de l’optimisme quant à l’amélioration de leurs marges bénéficiaires, selon le plus récent Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons.

Le rapport annuel de Financement Agricole Canada (FAC) sur le secteur des aliments et des boissons offre des perspectives et des analyses sur les secteurs de la mouture des céréales et des oléagineux ; des produits laitiers, de viande, de sucre, de confiseries, de boulangerie et de tortillas ; de la préparation de poissons et de fruits de mer ; des fruits, des légumes et des aliments de spécialité ; ainsi que des boissons gazeuses et des boissons alcoolisées.

Après avoir enregistré des ventes records de 165 milliards de dollars l’année dernière, le secteur de la fabrication d’aliments et de boissons devrait voir ses ventes ralentir en 2024, en phase avec la décélération de l’inflation et le resserrement des budgets des ménages.

« Ces deux dernières années, l’inflation élevée et les hausses des taux d’intérêt ont fait pression sur les budgets des ménages, ce qui a bouleversé les habitudes de consommation, analyse Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC, dans un communiqué. En conséquence, les Canadiens ont moins dépensé en moyenne pour les aliments et les boissons en 2023. »

L’économie américaine, un facteur d’incertitude

Malgré les vents contraires qui soufflent sur le secteur et les changements des habitudes d’achat des consommateurs, les perspectives globales sont plus positives, selon le rapport. La croissance démographique et la stabilisation des coûts des intrants constituent deux raisons pour lesquelles on prévoit une amélioration des marges en 2024.

« Bien que l’évolution des habitudes de consommation s’accompagne de certains défis, elle présente aussi des occasions à saisir pour les fabricants d’aliments et de boissons, indique l’économiste. Le goût reste la première préoccupation des consommateurs, mais la sensibilité aux prix s’est accrue, ce qui a poussé les transformateurs à innover et à s’adapter aux demandes changeantes des consommateurs. »

L’équipe des Services économiques FAC prévoit un léger recul de 1,4% des ventes du secteur de la fabrication d’aliments et de boissons en 2024, mais prévoit également une amélioration des marges brutes de 1,7% en moyenne. « La résilience de l’économie américaine constitue un facteur d’incertitude dans nos prévisions, car elle pourrait entraîner une croissance des exportations », précise Jean-Philippe Gervais.

Les prix de nombreux produits de base ont diminué et ces baisses se répercuteront sur la chaîne d’approvisionnement. Ces tendances devraient se maintenir et favoriser une augmentation des marges en 2024. Le rapport prévoit une diminution du taux d’inflation des aliments achetés dans les épiceries, qui devrait plonger en deçà de 2% ce printemps et se stabiliser par la suite autour des niveaux d’avant la pandémie.

« Bien que les difficultés persistent, l’année 2024 s’annonce prometteuse pour les fabricants canadiens d’aliments et de boissons, estime M. Gervais. Si elle sait s’adapter à l’évolution des préférences des consommateurs et profiter des occasions offertes par la croissance démographique, l’industrie pourra aborder l’année à venir avec un optimisme prudent. »

Mots-clés: Canada