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Crédit photo: Goodfood

Goodfood veut devenir « le plus important épicier en ligne du Canada »

8 juillet 2021

Jonathan Ferrari, chef de la direction de Goodfood, a profité de la publication des résultats de l’entreprise pour faire le point sur sa stratégie d’expansion dans l’épicerie en ligne. L’entrepreneur veut faire de Goodfood le plus important épicier en ligne du Canada. L’équipe de direction croit que le marché adressable de l’épicerie en ligne est beaucoup plus grand que celui des repas prêts à cuisiner. Elle évalue la taille de ce marché à 130 milliards $. Les ventes en ligne ne représentent encore qu’une faible part des ventes d’épicerie et ce chiffre est appelé à augmenter considérablement, anticipe M. Ferrari.

La société a ouvert un premier centre de traitement des commandes automatisé à Ottawa. Elle a également ajouté 250 nouveaux produits à son offre au cours du trimestre, pour atteindre un nombre total de 970. Son objectif est d’en offrir 4 000. « Nous n’avions pratiquement pas de produits d’épicerie il y a 15 mois et nous approchons maintenant du millier. Nous sommes en avance sur nos prévisions. » La société approche d’un moment charnière où ses clients pourront faire la majorité de leurs achats sur sa plateforme, croit le dirigeant. « Ça devrait arriver lorsque nous aurons entre 1 500 et 2 500 produits. Nous n’avons pas besoin d’atteindre notre objectif de 4 000 produits avant d’arriver à un point d’inflexion. »

Des revenus records avec le prêt-à-cuisiner

La réouverture des restaurants et des commerces n’a pas réduit l’appétit des clients de Marché Goodfood pour la livraison d’aliments à leur domicile. Le spécialiste des repas prêts à cuisiner a dépassé les attentes des analystes, en dévoilant des revenus records au troisième trimestre. L’entreprise montréalaise a affiché des revenus en hausse de 24 %, ou 21,2 millions $, à 107,8 millions $ au cours de la période de trois mois terminée le 31 mai. C’est un montant plus élevé que la prévision médiane des analystes à 96,6 millions $. La direction attribue sa bonne fortune à sa stratégie d’expansion dans l’épicerie en ligne, à la progression du nombre d’abonnés et à l’augmentation des dépenses moyennes faites par ses clients.

Dans la foulée du confinement du printemps 2020, la société avait connu un bond fulgurant d’intérêt de la part des consommateurs au cours de troisième trimestre l’an dernier. Ses revenus avaient bondi de 74 %. Jonathan Ferrari s’est dit heureux de constater que la croissance demeure élevée par rapport à l’an dernier. « Nous sommes très heureux de voir les revenus croître de plus de 20 % en comparaison à une période l’an dernier où nous avions profité d’un élan lié au confinement », a-t-il dit lors d’une conférence téléphonique.

Frederic Trembaly, de Desjardins Marché des capitaux, abonde dans le même sens. « Les résultats démontrent la force de l’entreprise et de sa stratégie, même durant une période de l’année normalement plus difficile où la campagne de vaccination a permis une réouverture des commerces, écrit-il dans une note. Les résultats sont de bons augures pour les mois d’été. » Les investisseurs semblent avoir tiré les mêmes conclusions. Une heure avant la fermeture à Toronto, l’action monte de 8,97 %, ou de 0,70 $, à 8,97 $.

Au cours de la période, le nombre d’abonnés actifs, pour sa part, a augmenté de 17 % à 317 000, comme l’avait déjà annoncé la société au début du mois de juin. Le revenu moyen par client a atteint un record de 339 $ pour le trimestre, comparativement à 334 $ à la même période l’an dernier. « Ces chiffres reflètent un fort engagement de la clientèle et s’expliquent aussi par une expansion de l’offre des services d’épicerie », commente Martin Landry, de Stifel GMP, dans une note.

Pertes et marges

La société a toutefois enregistré une perte nette par action de 0,03 $, comparativement à un bénéfice net de 0,05 $ à la même période l’an dernier. Les analystes anticipaient, pour leur part, une perte de 0,05 $. La perte nette totale représente 2 millions $ par rapport à un gain de 2,8 millions $ l’an dernier. À son stade de croissance, il est normal qu’une entreprise comme Goodfood fasse des pertes pour financer sa croissance, nuance M. Landry. « Elle est toujours dans une phase où elle bâtit son entreprise. C’est un moment où les dépenses sont enregistrées avant les revenus qu’elles entraînent. Cette situation n’est pas représentative du potentiel de rentabilité dans le futur. »

À un analyste qui lui demandait comment la société composait avec l’inflation des denrées alimentaires, M. Ferrari a répondu que la marge brute de 35 %, une amélioration de 6,2 points de pourcentage, démontrait qu’elle parvenait à gérer ses coûts. Ce chiffre tient compte du coût des articles vendus, mais exclut les amortissements, les frais de vente, les dépenses administratives et les charges financières. La vigueur du marché de l’emploi a toutefois contraint l’entreprise à augmenter les salaires dans certaines installations.

M. Ferrari anticipe un été tranquille. Les activités sont généralement aux ralentis pendant la saison estivale, prévient-il. Contrairement à l’an dernier, la campagne de vaccination offre plus d’occasions de manger à l’extérieur de la maison ou de partir en vacances. Il s’attend toutefois à un regain des activités à l’automne, notamment grâce au segment de l’épicerie en ligne.

(Avec la Presse Canadienne)