L’indice de consommation alimentaire, un nouvel outil pour observer les tendances
« On s’est très clairement inspiré de ce que fait l’Université Purdue aux États-Unis », indique Sylvain Charlebois, professeur à l’Université Dalhousie à Halifax et directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire.
Pour l’économiste, la création de l’Indice de consommation alimentaire (Canadian Food Sentiment Index en anglais), vise « à mieux cerner et comprendre les comportements des consommateurs canadiens ». Au pays, il n’y a, à sa connaissance, aucun indicateur permettant de voir cette évolution sur le long terme jusqu’à présent. La création de ce nouvel indicateur permet donc d’avoir une nouvelle perspective sur le comportement des consommateurs canadiens.
Un outil utile à l’industrie
Quel est le facteur qui influence l’achat de nourriture ? L’abordabilité (accessibilité liée au prix) constitue le facteur le plus important pris en compte par les consommateurs mais celui ci peut varier. Le rapport, qui mesure les perceptions et les sentiments des Canadiens à propos de l’alimentation, va permettre de suivre les tendances et l’évolution des opinions. Pour l’industrie, les informations du rapport permettent d’offrir des renseignements sur la perception qu’ont les consommateurs sur l’accessibilité, la qualité, la sécurité et la confiance alimentaire.
Dans le premier rapport publié ce mois-ci, les épiciers indépendants et les grandes chaînes d’épicerie reçoivent des scores de confiance bas avec respectivement un score de 2,89 et 2,80 (score de 0 à 5). La perception des consommateurs vis à vis de l’augmentation des prix peut être une explication à ces scores. A noter que les agriculteurs canadiens avec un score de 3,69 sont les acteurs de l’industrie qui reçoivent le plus de confiance de la part des consommateurs, montrant une perte de confiance dans la chaîne d’approvisionnement global de la part des consommateurs.
Un indicateur également intéressant dans le rapport est notamment la vision du comportement des consommateurs. Comme le mentionne le document de synthèse, « au fil du temps, les attitudes varieront et influenceront la manière dont les consommateurs achèteront de la nourriture ». Le rapport se concentre sur trois principaux piliers lors de l’évaluation des comportements : le risque, la durabilité et la valeur. Les chercheurs s’attendent à ce que ces facteurs « varient de manière significative à mesure que les conditions du marché évoluent à travers le pays ». Par exemple, pour évaluer les comportements basés sur les valeurs, le questionnaire demandent aux consommateurs s’ils vérifient l’étiquette nutritionnelle des produits avant d’acheter, la provenance des aliments ou encore leur sensibilité au bien-être animal avec le choix des protéines (végétales ou animales).
Contrairement au questionnaire américain de l’Université de Perdue, qui publie un rapport mensuel, les données seront collectées tous les six mois avec un échantillon de 3 000 Canadiens. La collecte de données pour la prochaine publication de l’indice sera effectuée dans quelques mois.
Pour en savoir plus : Rapport Canadian Food Sentiment Index (Octobre 2024)