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Crédit photo: Adobe Stock

La vente d’alcool en dépanneur, cheval de bataille de l’AMDEQ

9 avril 2024

En retrait des grandes chaînes d’épicerie et des détaillants spécialisés, les dépanneurs restent des joueurs essentiels au Québec. L’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ) prône plus de liberté dans les réglementations, plus particulièrement dans le secteur des boissons alcooliques. Les dépanneurs pourraient ainsi développer de nouveaux créneaux et par le fait même améliorer leur rentabilité dans le contexte économique actuel.

Dans le cadre des consultations pré-budgétaires menées par le gouvernement du Québec en février dernier, l’AMDEQ a envoyé un document balisant les principaux points sur lesquels les dépanneurs veulent être entendus. « On profite de ces opportunités pour regrouper nos doléances », souligne Yves Servais, directeur général de l’association.

Il s’agit essentiellement des changements réglementaires ou législatifs. La question de la vente d’alcool est notamment sur la table. Selon l’AMDEQ, une plus grande démocratisation de la vente d’alcool permettrait aux commerçants-dépanneurs de développer d’autres créneaux de vente que la bière. « On ne demande pas une révolution dans la gestion de la vente de produits alcooliques dans la province, mais qu’on puisse assouplir la réglementation, et ce sans nécessairement remettre en cause le monopole de la SAQ. »

Yves Servais se demande pourquoi on ne pourrait pas permettre aux vignobles québécois d’avoir un meilleur accès aux réseaux de dépanneurs en autorisant la livraison de leurs vins par une tierce partie. Il souligne également les bienfaits d’une telle mesure sur la visibilité des vignerons locaux.

De même, la réglementation devrait permettre aux dépanneurs de vendre, sous certaines conditions, des vins d’importation privée. Les dépanneurs pourraient ainsi développer à l’intérieur de leur commerce un espace ou une section pour faire la mise en marché de vins plus haut de gamme. Ce faisant, tous en sortiraient gagnants, les dépanneurs, les consommateurs, et même la SAQ.

Que ce soit pour la mise en marché des vins québécois et/ou des vins d’importation privée, les dépanneurs ont l’expertise pour bien faire les choses ; ils bénéficient de l’expérience acquise pour la mise en marché des bières de microbrasseries québécoises.

« Nos commerces ont besoin de respirer »

Autre sujet : la Zone Entreprise. Ce portail gouvernemental, regroupant plusieurs services gouvernementaux sur une même plateforme, est essentiel pour les détaillants qu’il représente. « On ne se rend pas compte, mais permettre sur un même espace de gérer les différents permis, de les renouveler et de faire le paiement permettrait de gagner du temps. Aujourd’hui, on se promène encore d’un service à l’autre, entre le MAPAQ, la RACJQ, la CNESST, Revenu Québec, etc. », explique Yves Servais.

Selon lui, le projet allait « bon train » jusqu’en 2022. « Depuis, il n’y a pas eu d’avancées majeures », regrette-t-il.

L’association insiste sur l’allégement de certaines taxes qui pèsent sur les commerces, et en particulier la taxe sur la masse salariale versée par l’ensemble des entreprises, « quels que soient sa taille et l’état de ses finances ». « On est inondés de frais à droite et à gauche, et l’inflation rend la situation de certains dépanneurs compliquée, soulève Yves Servais. Nos commerces ont besoin d’air pour respirer. »

Enfin, beaucoup de travailleurs d’expérience qui voudraient continuer à exercer ne sont pas incités à le faire, selon le directeur. « Il faudrait que l’on puisse revoir les normes au niveau du revenu imposable pour les personnes retraités qui cherchent un revenu d’appoint, surtout ceux qui touchent des prestations. »

Pour la vente d’alcool, qui reste le cheval de bataille de l’AMDEQ, des avancées ont déjà été faites, comme la possibilité de vendre de la bière à partir de 7h il y a quelques années ou encore, plus récemment, l’autorisation d’organiser des dégustation de nouvelles bières dans un magasin sans passer par le fournisseur. Selon Yves Servais, une consultation générale sur la réglementation de la vente d’alcool avec tous les acteurs concernés serait souhaitable.

- En collaboration avec l’AMDEQ -

À écouter : Le dépanneur : 40 ans d’histoire

Mots-clés: dépanneur
Québec