brightness_4
brightness_4
Crédit photo: CAPÉ
||| Équipement  | Magasin

Les Bio Locaux ouvrent leur épicerie

25 août 2023 | Par Sophie Poisson

Bio Locaux préparent l’ouverture d’une épicerie sur la promenade Masson de Montréal le 19 octobre prochain. Elle aura comme particularité de proposer uniquement des produits biologiques et locaux, le tout sans intermédiaire. Elle donnera aussi l’occasion de rencontrer directement les producteurs.

Si les paniers biologiques du Réseau des fermiers de familles sont surtout des produits maraîchers, la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ) a également des membres qui font d’autres produits alimentaires, comme de la viande, des œufs, des produits laitiers, secs ou encore transformés. Et c’est en ce sens que l’épicerie est un projet qui intègre les différents membres.

« On défend l’agriculture dans la proximité, rappelle Alexis Laroche, directeur de la mise en marché à la CAPÉ. Le but est donc d’offrir un lien direct avec le producteur. Chaque fois qu’on opère un projet, il n’y a pas d’intermédiaires. Et c’est un peu le concept d’épicerie que l’on essaye de développer : avoir une résilience alimentaire et fournir notre propre réseau alimentaire. »

Pour pallier généralement l’absence de paniers biologiques l’hiver, en plus du Réseau des fermiers de familles qui inclut chaque ferme individuellement, s’ajoutent les Bio Locaux, une bannière qui permet aux fermes de créer des projets de mise en marché collective.

« Un groupe de fermes était prêt à créer un nouveau canal de ventes et je leur ai proposé l’épicerie parce que notre fonctionnement est toujours très participatif : quand nos fermes embarquent dans un de nos projets, elles ont aussi des pouvoirs, notamment de décision », raconte le directeur.

Un autre enjeu observé les deux dernières années est l’inflation. « Dans la chaîne conventionnelle de distribution alimentaire, les prix ont énormément augmenté, on parle de 40 %, 50 % voire 60 % selon les produits. Et ce, parce qu’il y a énormément d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur : le grossiste, la chaîne de commerce, les détaillants... Aujourd’hui, nos prix biologiques du Québec sont donc presque rendus au même prix que les produits importés conventionnels. » Alexis Laroche ajoute que le modèle d’affaires se base aussi sur le juste prix, tant pour le producteur que le consommateur.

Inciter à la rencontre

Pour pallier la tendance de livraisons, CAPÉ vise des quartiers jugés comme étant accessibles, comme la promenade Masson. « Les consommateurs ont énormément recours à leur commerce de proximité. Selon les statistiques, c’est un quartier dans lequel ils ont aussi moins tendance à faire leurs achats alimentaires en ligne. On va aussi éventuellement développer des solutions web, c’est juste qu’on n’est pas encore rendu là dans notre réflexion », annonce le directeur. Ce modèle d’affaires devrait également être répliqué par la suite dans d’autres quartiers.

Des producteurs vont également venir à l’épicerie. Certains seront à la vente, d’autres offriront des conférences ou encore animeront des ateliers. En mars prochain, un atelier d’agriculture urbaine sera organisé avec l’Éco-quartier Rosemont–La Petite-Patrie, sachant que l’agriculture urbaine est très populaire l’arrondissement de Rosemont.

Deux événements seront annuellement organisés. Pour la première année, il est question d’un événement de lancement cet automne durant lequel les fermiers seront invités avec les consommateurs et les consommateurs seront invités le printemps prochain à se rendre dans une ferme. La CAPÉ avait ainsi réuni l’an dernier 150 participants.

Créer des partenariats

L’épicerie souhaite se différencier avec ses produits qui ne se retrouveront pas ailleurs. Elle le fera aussi par sa philosophie : au lieu d’avoir des frigos à légumes avec des présentoirs ouverts qui gaspillent énormément d’énergie, les consommateurs seront invités à entrer dans une grande chambre froide. « On n’est pas uniquement écologique dans notre façon de produire, mais aussi de présenter les produits », fait remarquer Alexis Laroche.

Une poignée de restaurants ont d’ailleurs déjà montré leur intérêt de s’approvisionner grâce à l’épicerie, mettant de l’avant l’achat local et sans intermédiaire, le biologique se présentant comme un simple bonus. Quant aux projets à venir, ils incluent le développement de partenariats de transformation avec les produits des membres et de passer dans ce cas par des partenaires de l’économie sociale.

Bio Locaux Promenade Masson, 2884 rue Masson :

Mots-clés: Ouverture / Rénovation
Achat local
Montréal (06)