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Crédit photo: Pinacol / Pixabay
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Les épiceries à bas prix populaires en 2023

24 janvier 2023

Les enseignes d’épiceries à bas prix devraient enregistrer une meilleure performance en 2023 que les supermarchés traditionnels, les consommateurs étant à la recherche d’aliments moins chers pour se protéger de la hausse vertigineuse des prix, estime un nouveau rapport. Selon le document de la firme DBRS Morningstar, la flambée de l’inflation et des taux d’intérêt influence le comportement des consommateurs et augmente les volumes de ventes dans les épiceries à moindre coût.

Les efforts des consommateurs pour réduire leurs dépenses devraient en outre favoriser davantage la cuisine à la maison, ce qui profitera à l’industrie de l’épicerie en général, car les gens renoncent à manger au restaurant pour réduire leurs coûts.

Malgré tout, les épiciers à bas prix devraient enregistrer la plus forte augmentation des ventes. Les efforts visant à réduire les dépenses « devraient favoriser les épiciers à bas prix par rapport à leurs pairs conventionnels, car les consommateurs recherchent des remises promotionnelles sur des articles individuels, remplacent les offres de marque par des produits de marque maison et migrent vers des offres plus abordables dans la même catégorie de produits », précise le document.

Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 11 % en décembre par rapport au même mois en 2021, a rapporté Statistique Canada la semaine dernière. Dans l’ensemble, les prix des produits alimentaires au Canada ont augmenté de 9,8 % en 2022 par rapport à l’année précédente, soit leur progression la plus rapide depuis 1981.

Un phénomène déjà présent au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, où l’inflation des aliments a été encore plus forte que celle du Canada, les épiceries à bas prix ont enregistré une forte croissance des ventes. L’enseigne à bas prix Aldi, par exemple, a enregistré une croissance des ventes annuelles d’environ 23 %, 24 % et 27 % en octobre, novembre et décembre 2022, respectivement, selon le rapport.

Son concurrent Lidl, qui offre aussi de bas prix, a enregistré une croissance similaire au cours de la même période, allant de 22 % à 24 % d’une année à l’autre. « C’est nettement supérieur à la croissance des ventes de leurs concurrents traditionnels, notamment Tesco, Sainsbury’s et Asda, qui ont tous enregistré une croissance ne dépassant pas 6,4 % au cours des mêmes mois », précise le document.

La croissance attendue du format à bas prix est à l’opposé de ce qui s’est produit pendant la pandémie de COVID-19, lorsque les problèmes de santé et de sécurité publique, le désir de « guichets uniques » pratiques et les commandes d’épicerie en ligne ont stimulé les ventes dans les supermarchés traditionnels. Par exemple, les magasins traditionnels des Compagnies Loblaw ont enregistré une croissance des ventes des magasins comparables de 10 %, 7 % et 9 % au cours des trois derniers trimestres de 2020, selon le rapport.

En comparaison, la division à bas prix de la société, qui comprend notamment l’enseigne Maxi, a enregistré une croissance de 5 %, 5 % et 7 % au cours de la même période. La vigueur des épiceries traditionnelles a commencé à décliner à mesure que le coût de la vie a commencé à augmenter, a souligné le rapport.

« Même si les volumes des épiceries à bas prix ont été, pour la plupart, dépassés par les magasins conventionnels pendant la pandémie, étant donné les changements de comportement des consommateurs suite à la flambée de l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt, nous nous attendons à l’inverse pendant cette période soutenue de détresse économique », a indiqué le vice-président de la consommation et de la vente au détail chez DBRS Morningstar, Moritz Steinbauer.

Les tendances des ventes entre les magasins à bas prix et les magasins conventionnels devraient progressivement revenir à leurs niveaux habituels à mesure que les conditions économiques se stabiliseront. Cependant, les épiceries à bas prix pourraient voir un avantage structurel si elles réussissent à conserver leurs nouveaux clients, a estimé le rapport. Cela pourrait « amplifier la croissance à long terme et les gains de parts de marché des magasins à bas prix ».

(avec La Presse Canadienne)