
Ressources humaines : être à l’écoute pour garder sa main d’œuvre
Environ un tiers de la main-d’œuvre au Québec a entre 15 et 24 ans. Le détail alimentaire est un des secteurs où la rotation d’emplois est importante.
Étudiants, saisonniers, jeunes travailleurs… Ils sont nombreux à constituer votre masse salariale et ils sont d’une importance capitale pour faire tourner vos commerces. Même si cette catégorie d’employés n’a pas vocation à rester à long terme dans votre entreprise, favoriser leur bonne intégration et écouter leurs besoins s’avèrent indispensable.
Lorsqu’on pense à la génération Z (personnes nées entre le milieu des années 1990 et le début des années 2010), beaucoup de stéréotypes sont véhiculés autour de nous ou même dans les médias.
« Pourquoi catégoriser les générations ? Ce sont les attentes de la société qui ont changé. » Pour Florian Pradon et Carmen Bossé, il n’y a pas de « mode d’emploi RH » particulier pour les jeunes. Lors du dernier LabRH organisé par Détail Québec et le Comité sectoriel de main-d’œuvre du commerce de l’alimentation (CSMOCA) en mai dernier, ces deux spécialistes en ressources humaines et expérience employé sont venus déconstruire les idées reçues auprès des participants.
« Le monde change et le travail aussi », pense Florian Pradon. Pour comprendre et gérer les attentes de cette génération, mais aussi de n’importe quel employé, l’écoute est primordiale. « Notre société est de plus en plus impatiente, avec l’instantanéité qui devient une norme, l’impact sur le monde du travail est aussi présent, poursuit-il. Il faut repenser certaines pratiques à la lumière des enjeux actuels. »
Faire preuve d’empathie
Présente lors de l’événement, Audrey Courval, responsable des ressources humaines chez La Fromagerie HAMEL, fait face à des défis. « Dans les cinq succursales de l’entreprise, plus de 70 % des employés ont moins de 30 ans, détaille la gestionnaire. L’enjeu pour nous est de les garder le plus possible et qu’ils se sentent bien dans leur travail avec nous. » Le temps consacré à leur formation, même pour vendre du fromage, est précieux.
Pour Florian Pradon, il faut « apprendre à bâtir avec eux ». Une formule qui souligne l’importance d’écouter vos employés et de comprendre leurs attentes et besoins, avec l’objectif qu’ils se sentent le mieux possible dans leur environnement de travail.
Même si l’empathie devient un mot galvaudé, c’est bien la capacité à écouter l’autre, à accueillir son « histoire » qui va permettre, sans forcément trouver des solutions à court terme, de dénouer des situations. « Cela ne veut pas dire qu’il faut tout accepter, prévient Carmen Bossé, mais c’est un équilibre à trouver. Il ne faut pas basculer dans la sympathie non plus ».
Sans théoriser à outrance, les deux spécialistes évoquent toutefois une méthode utile pour appréhender une situation spécifique avec vos employés. Commencer par obtenir du contexte sera bénéfique pour comprendre l’état émotionnel de votre employé en mettant en place une écoute active. Les réponses dont vous avez besoin seront apportées par l’employé s’il se sent entendu et compris dans la situation qu’il vit. Le reste suivra avec une confiance mutuelle.
Comme le rappelle la chercheuse française Elodie Gentina dans son ouvrage, la Génération Z au travail, « les Z ne cherchent pas un emploi à vie, mais des expériences multiples pour construire leur identité professionnelle. » Et c’est d’autant plus vrai pour des emplois saisonniers ou jugés temporaires dans un parcours professionnel.
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