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Crédit photo: Simon Kadula / Unsplash
||| Économie

L’argent comptant reste-t-il nécessaire en épicerie ?

14 février 2023

Si dans leur consommation courante, de plus en plus de Canadiens n’utilisent presque jamais l’argent comptant, les transactions monétaires dans les épiceries diffèrent un peu, car la nourriture constitue une denrée essentielle. Même si une faible minorité paie leurs achats alimentaires avec de l’argent comptant, nombreux sont ceux qui pensent que ce mode de paiement a encore sa place et qu’une épicerie qui ne l’accepterait pas serait discriminatoire. C’est ce qu’il ressort du sondage mené le mois dernier par la firme Angus Reid et l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

En moyenne, seulement 6 % des personnes interrogées paient toujours l’épicerie en espèces. La proportion la plus faible se trouve au Québec, en Saskatchewan et en Alberta avec 5 % ; et la plus élevée au Manitoba, avec 13 %. Parallèlement, ils sont 72 % à penser qu’une épicerie où l’argent comptant serait absent pourrait être discriminatoire en Atlantique, suivi du Québec et du Manitoba, avec 62 %.

Au Québec, 53 % des répondants ont dit régler la facture d’épicerie avec une carte de crédit alors que 41 % se servent d’une carte de débit. Malgré le virage vers le paiement par carte, seulement 27 % des Canadiens pensent que l’utilisation de la monnaie légale appartient au passé et 74 % croient qu’elle est pratique. De plus, 60 % des Canadiens attribuent de l’importance à l’argent comptant, car il représente le seul moyen de soutenir certains organismes de bienfaisance qui collectent des dons à l’épicerie.

D’autre part, 53 % des Canadiens considèrent qu’une économie sans argent comptant constituerait une menace pour leur vie privée. Les transactions numériques nécessitent souvent la collecte et le partage de renseignements personnels, comme les noms, adresses et numéros de carte de crédit, qui peuvent les rendre vulnérables face aux malfaiteurs et aux cybercriminels. Les épiciers peuvent également utiliser les données à des fins de publicités ciblées ou se servir du suivi des habitudes de navigation en ligne, de la localisation et d’autres données personnelles de l’individu pour établir son profil d’achat et le cibler à travers des publicités.

Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, conclut que les Canadiens voient l’argent comptant comme un outil social plutôt qu’économique. Il rappelle que l’an dernier, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada estimait qu’environ 6 % des ménages canadiens ne possédaient pas de compte dans une institution financière. De plus, environ 15 % des ménages canadiens qui avaient un compte bancaire utilisaient tout de même des services financiers alternatifs, comme les prêts sur salaire ou les services d’encaissement de chèques.

(La Presse Canadienne)

Mots-clés: Statistiques
Canada