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Crédit photo: Unsplash/Recha Oktaviani
||| Économie

Les trois principaux épiciers affichent des profits records

3 novembre 2022

Une nouvelle étude de l’Université Dalhousie intitulée Les profits en distribution alimentaire : Un seuil d’acceptabilité moral ? révèle que les trois principaux épiciers du Canada - Loblaws, Metro et Sobeys - affichent des profits plus élevés cette année, par rapport à leurs performances moyennes des cinq dernières années - 24.88 % pour Sobeys, 19.82 % pour Metro et 30.45 % pour Loblaws..

À titre d’exemple, les Compagnies Loblaw ont dépassé leur performance moyenne sur cinq ans. Le bénéfice brut de la chaîne d’épiceries pour la première moitié de 2022 a également surpassé ses meilleurs résultats en faisant un profit de près de 180 M$, ce qui équivaut à environ un million de dollars supplémentaires par jour. Au contraire, le bénéfice brut récent de Metro était inférieur de 11 M$ à sa meilleure performance au cours des cinq dernières années, tandis que la société mère de Sobeys, Empire, a réalisé 37 M$ de moins au premier semestre, comparativement à ses meilleurs résultats.

L’inflation des aliments au Canada continue d’augmenter et le prix des produits d’épicerie a bondi de 11,4 % en septembre dernier par rapport à l’année précédente, enregistrant leur plus forte augmentation depuis 1981, selon Statistique Canada. La flambée des prix des aliments a en outre convaincu le Bureau de la concurrence du Canada de lancer une étude sur la concurrence dans l’industrie de l’épicerie.

Des résultats qui provoquent des interrogations

À la suite de l’étude Les profits en distribution alimentaire : Un seuil d’acceptabilité moral ?, des critiques ont accusé les épiciers de « cupidité », suggérant qu’ils profitent du moment où les prix des denrées alimentaires enregistrent leur hausse la plus rapide en plus de 40 ans pour faire du profit. Les chercheurs ont souligné que le manque de transparence dans leurs résultats financiers n’aidait pas.

« Ces entreprises sont massives et assez diversifiées du point de vue de la vente au détail. Nous recommandons donc qu’elles séparent les ventes d’aliments des autres ventes », explique Sylvain Charlebois, professeur et coauteur du rapport du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, à La Presse Canadienne. Le segment de détail de Loblaw, par exemple, comprend les ventes des épiceries, des pharmacies - y compris celles de sa chaîne Shoppers Drug Mart, ou Pharmaprix au Québec - et d’autres ventes de produits de santé, de beauté et de marchandises générales. Il n’est donc pas précisé si la croissance des ventes est due à l’alimentation ou à d’autres articles.

La vice-présidente de Loblaw, Catherine Thomas, indique, dans une entrevue avec La Presse Canadienne, que « Les prix sur nos tablettes représentent de nombreux coûts et de nombreuses entreprises en amont de la chaîne d’approvisionnement. Il s’agit d’une étude de plus qui examine les prix des denrées alimentaires sans même regarder un peu plus haut dans la chaîne, y compris les principales augmentations de prix des fabricants mondiaux. La marge bénéficiaire de Loblaw sur la nourriture est restée stable depuis que l’inflation s’est installée. »

De son côté, la vice-présidente aux affaires publiques et aux communications de Metro, Marie-Claude Bacon, affirme que les marges bénéficiaires brutes de l’épicier montréalais sont stables depuis de nombreuses années. La porte-parole nationale du Conseil canadien du commerce de détail, Michelle Wasylyshen, a ajouté que malgré l’augmentation des revenus globaux des épiciers pendant la pandémie, les marges bénéficiaires sont restées relativement constantes.

(La Presse Canadienne)

Mots-clés: chaîne d’épicerie
Statistiques
Canada