Les vols à l’étalage augmenteraient à un rythme alarmant
Les vols à l’étalage augmentent à un rythme alarmant au Canada, selon des sources internes du secteur du détail qui se sont confiées à La Presse Canadienne. L’inflation et le manque de main-d’œuvre sont cités comme étant d’éventuelles causes.
Felicia Fefer, directrice des Affaires corporatives de Walmart Canada, a fait savoir à l’agence de presse que la chaîne constate une hausse historique des vols à l’étalage : « Les crimes au détail, comme les vols et les incendies, n’ont jamais été aussi nombreux chez Walmart Canada et dans tout le secteur du détail. C’est très inquiétant pour notre entreprise, nos employés, nos clients et tout le secteur. »
Pour limiter les crimes, de plus en plus d’épiceries, même les plus petites, engageraient des gardiens de sécurité, notamment des policiers qui ne sont plus en service. Plusieurs modifieraient leur environnement pour avoir une meilleure vue sur les allées, achèteraient des appareils de surveillance électronique ou limiteraient le nombre de clients dans le commerce.
Pour Michelle Wasylyshen, porte-parole du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), la criminalité dans les commerces de détail a coïncidé avec la fin de la pandémie et le retour des consommateurs. Elle blâme le ralentissement économique, la croissance du marché du recel et une plus forte présence du crime organisé. Selon le CCCD, les entreprises ont perdu 5 milliards $ en 2019.
Un cercle vicieux
Le phénomène inquiéterait des épiciers canadiens, même si la hausse du prix des aliments a favorisé leurs résultats financiers. En octobre par exemple, celle-ci s’élevait à 11 % sur une base annuelle. La tendance devrait se poursuivre l’an prochain. Selon le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2023, la facture totale de l’épicerie pour une famille de quatre personnes devrait atteindre 16 288,41 $, soit une augmentation de 1 065,60 $ par rapport à 2022.
« Le vol a toujours été un problème, mais il progresse plus lorsque les prix des aliments montent », affirme Sylvain Charlebois, le chef de projet et directeur du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie. Il précise que les viandes et les produits laitiers sont les principaux produits concernés. Il avertit : « Si les prix continuent de croître et si l’économie ralentit, il y aura alors plus de vols à l’étalage. Et ceux-ci font monter les prix, car quelqu’un doit payer pour ces larcins. »
(La Presse Canadienne)
