Prix à l’épicerie : le ministre Champagne rencontre les manufacturiers
Sept dirigeants canadiens de grandes entreprises manufacturières internationales telles que Nestlé et Kraft Heinz ont rencontré le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, pour discuter d’un éventuel plan pour stabiliser les prix des aliments à l’épicerie. Le directeur général de l’association Food, Health & Consumer Products of Canada (FHCP), Michael Graydon, les accompagnait et a qualifié la réunion qui s’est déroulée à Ottawa de très bonne et très productive.
« Nous sommes vraiment dans la coopération et le soutien, la collaboration. C’est une industrie qui doit s’aligner et travailler collectivement pour trouver les solutions », a-t-il assuré en sortant de la rencontre. M. Graydon a affirmé que les manufacturiers veulent travailler avec les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement, comme les grandes chaînes de détail telles que Loblaw et Costco dont le ministre Champagne a rencontré les dirigeants une semaine plus tôt.
« Il y a un engagement de notre organisation et des manufacturiers présents aujourd’hui de travailler avec les détaillants », a poursuivi le directeur général de la FHCP, qui représente de nombreuses entreprises, dont celles qui étaient convoquées dans la capitale fédérale lundi. La rencontre réunissait à la même table les grands patrons de McCain, Unilever, Nestlé, Lactalis, Lassonde, Kraft Heinz et Smucker Foods, a précisé le bureau de M. Champagne.
« Ce qui est important, c’est qu’on ait des échéanciers »
Il y a près de deux semaines, le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé qu’il donnait aux PDG des cinq plus grandes chaînes de supermarchés jusqu’à l’Action de grâce pour fournir leur plan visant à stabiliser les prix des aliments en épicerie. Les discussions incluent les manufacturiers qui se sont rendus à Ottawa lundi. Si le fédéral juge la feuille de route fournie par chaque grand détaillant insuffisante, il menace d’intervenir, notamment par des mesures fiscales.
Questionné à savoir s’il considère que l’échéance de l’Action de grâce donne suffisamment de temps à l’industrie, M. Graydon a mentionné qu’il reste à voir jusqu’où les plans iront dans le détail. « Nous allons devoir voir le détail d’à quel point la complétude pourra être faite d’ici là, mais je pense que tout le monde travaille très fort pour atteindre cela », a-t-il soutenu.
Appelé à réagir à ces propos de M. Graydon, M. Champagne s’est contenté de déclarer qu’il est « content qu’il veuille faire quelque chose » puisque c’est, selon lui, « un gain pour les Canadiens ». « C’est clair que ce qui est important, c’est qu’on ait des échéanciers, qu’on ait des plans de travail et qu’on ait évidemment des actions concrètes », a conclu le ministre.
Pepsi et Cola absents des discussions
À la question d’à quelles conséquences s’exposaient les principaux joueurs de l’industrie s’ils ne stabilisaient pas, au final, les prix, le ministre a répondu : « La conséquence, c’est l’ensemble des 40 millions de Canadiens, parce que l’on va être en mesure de voir qui fait quelque chose et ceux qui ne le font pas. Moi, j’ai été très clair avec eux, je n’aurai pas de problème à les nommer. » Il a ensuite signalé que les dirigeants de Pepsi et Coca-Cola au Canada ne se sont pas rendus à Ottawa pour la rencontre : « Ce matin, leurs PDG ne se sont pas présentés à la réunion. J’ai l’intention de les interpeller ».
Une source gouvernementale a ensuite précisé que les deux PDG ont répondu à la convocation du fédéral en soutenant qu’ils n’étaient pas disponibles cette journée-là. Il reste donc à voir si une autre rencontre aura lieu avec eux ultérieurement. Cette source s’exprimait sous le couvert de l’anonymat puisqu’elle n’était pas autorisée à parler publiquement de ces questions.
Pepsi a indiqué avoir proposé de rencontrer le ministre sans préciser quand. « Nous sommes résolus à collaborer avec le gouvernement pour identifier des solutions durant cette période difficile pour les Canadiens », a-t-on soutenu dans une déclaration écrite. De son côté, Coca-Cola n’avait pas répondu, lundi soir, à une demande de commentaire.
(avec La Presse Canadienne)