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Crédit photo: ReBon

ReBon prévoit tripler son chiffre d’affaires

27 avril 2023 | Par Sophie Poisson

Une nouvelle image de marque, un nouveau produit, de nouveaux marchés et un recours à l’automatisation : ReBon commence l’année en force. L’entreprise de Saint-Ambroise-de-Kildare, qui revalorise depuis 2021 les céréales maltées, prévoit ainsi tripler son chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier, ce qui représenterait 23 tonnes de craquelins et 10 tonnes de drêches recyclées.

Au moment de s’équiper pour atteindre des volumes de production permettant l’entrée du produit chez les bannières, une introspection a été faite pour s’assurer que tout le reste était conforme. Initialement positionné entre le craquelin et la croustille, le premier produit ReBon est finalement présenté comme un craquelin.

« On veut toujours aller dans l’innovation, mais on est parfois aussi bien de garder une référence, reconnaît Gaëtan Salvi, directeur commercial pour ReBon. Avant, on pouvait se retrouver du côté des croustilles, mais dès que les consommateurs voient et goûtent le produit, ils le perçoivent comme un craquelin, alors ils pouvaient être déçus. Du côté des craquelins, on s’y retrouve, mais on a une liste d’ingrédients beaucoup plus simples que certaines marques et on a gardé un taux de sel très bas. On ne veut pas aller du côté des bios ou naturels où il y a un ralentissement du secteur en ce moment, on veut être du côté des traditionnels, avec les grandes marques. »

L’emballage aussi a été repensé. « On affichait beaucoup d’informations pour expliquer que c’était issu de l’économie circulaire et que ça venait de la drêche de bière, mais on perdait un peu les consommateurs. Le premier déclencheur d’achat est le fait que le produit ait bon et mette en appétit. Notre nouvel emballage met vraiment l’accent sur le côté esthétique, gustatif et gourmand du craquelin qui est d’ailleurs mis en scène. Le deuxième déclencheur d’achat est que ce soit local, on a donc laissé le logo Aliments du Québec, mais on a pris la version jaune plutôt que la noire afin qu’il soit immédiatement repéré. Le troisième déclencheur est l’élément santé et d’économie circulaire que l’on indique à l’avant avec la mention "céréales revalorisées" et à l’arrière avec un pictogramme », explique le directeur commercial.

L’entreprise est aussi passée des caisses de 12 unités à 8 pour s’adapter à la taille des tablettes et faciliter le travail des détaillants. Les sacs sont maintenant présentés couchés dans les boîtes, ce qui a permis d’optimiser l’emballage et de réduire de 50 % l’utilisation du carton.

Une gamme sucrée est en phase de développement et devrait être mise en marché au dernier trimestre de l’année. Entre-temps, l’objectif de ReBon est de se faire lister chez les détaillants avec sa gamme salée.

Création de croustilles de tortillas

Les croustilles de tortillas sont le plus récent produit de l’entreprise et il a été inspiré par une discussion avec la Distillerie Grand Dérangement à Saint-Jacques qui est voisine de l’atelier ReBon et a de la drêche de maïs. Des essais de recettes ont été menés et un partenariat avec la distillerie montréalaise Cirka s’est ajouté pour assurer l’approvisionnement.

« Contrairement à une microbrasserie, une distillerie a des volumes beaucoup plus importants, mais plus cycliques, indique Gaëtan Salvi. La microbrasserie brasse presque quotidiennement et toute l’année tandis que la distillerie fait des lots d’alcool, puis elle va faire des assemblages et vieillir ses produits pendant plusieurs mois, avant de passer à l’embouteillage. Quand on récolte sa drêche, on en a beaucoup, d’autant plus que l’on veut être moins dépendant de l’approvisionnement, on la congèle donc jusqu’à ce qu’on en ait besoin. »

Les enjeux d’approvisionnement se feraient d’autant plus sentir qu’il s’agit exclusivement de drêches de maïs. L’entreprise considère donc en intégrer d’autres, comme de l’orge, bien que le produit actuel ait l’avantage d’être sans gluten. « Notre objectif est de faire un certain volume et de rendre accessible des produits d’économie circulaire dans la vie de tous les jours des consommateurs. Pour avoir un vrai impact sur le coût et la disponibilité, il faut que l’on s’adapte à ce qui est disponible », résume le directeur commercial.

S’ouvrir à de nouveaux marchés

ReBon a dernièrement ouvert sa boutique en ligne pour répondre aux demandes de ses consommateurs présents dans des zones encore non desservies, comme la Gaspésie. « En 2023, on est presque obligé d’avoir une boutique en ligne parce que de plus en plus de consommateurs achètent en ligne. On l’a lancé pour que ce soit accessible, mais sans en faire la publicité. Une fois que l’on sera largement distribué et plus connu, on essayera d’augmenter notre part de marché de la boutique en ligne. L’avantage est de diversifier nos sources de revenus. Ça nous rapproche aussi de nos consommateurs qui sont curieux et nous posent directement leurs questions. Et certains nous recommandent ensuite à leur épicier pour qu’il ajoute nos produits à leurs tablettes », se réjouit Gaëtan Salvi. Il a également développé son offre du côté des institutions.

« Dans l’étude de marché, on s’est rendu compte qu’en termes de positionnement, si on affichait un prix supérieur à 5,50$, on allait faire baisser nos ventes, souligne le directeur commercial. L’automatisation était donc un passage obligé pour la rentabilité. Comme la machine dont on avait besoin n’existait pas pour la taille de notre entreprise, on l’a fait faire sur mesure. L’idée est aussi d’être moins dépendant de la main-d’œuvre sachant qu’il y a une grande pénurie en ce moment. » Le laminage et le dépôt sur plaque, qui sont considérés comme étant très chronophages du côté de la main-d’œuvre, se font à présent de manière automatique. À l’avenir, cela pourrait aussi concerner des étapes après cuisson : la découpe et l’emballage.

Pour suivre ReBon :

Mots-clés: Marketing
Développement durable
Aliment / Boisson
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