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Crédit photo: Pixabay
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Tendances 2024 : la technologie au service du magasin physique

19 février 2024 | Par Francis Hébert-Bernier

La technologie n’est pas près de remplacer le magasin physique dans le domaine du détail alimentaire, mais son intégration pourrait le transformer profondément au cours des prochaines années, selon les experts qui ont participé à notre webinaire Les tendances 2024 en commerce de détail alimentaire, présenté par le Réseau canadien d’innovation en alimentation (RCIA).

Les consommateurs devraient continuer à privilégier le magasin physique pour leurs achats alimentaires pendant encore longtemps, selon Stewart Samuel, directeur chez IGD : « On estime que 90% des achats se feront encore en magasin en 2030. Mais il ne faut pas se leurrer, les magasins devraient se transformer profondément d’ici là... »

En effet, plusieurs facteurs poussent le domaine de l’alimentation à se transformer. Par exemple, le profil de la clientèle canadienne est en train de changer, alors que le vieillissement de la population et l’immigration viennent brosser un nouveau portrait démographique.

« Le besoin pour les détaillants alimentaires de renouveler leur offre pour la rendre plus pertinente n’a jamais été aussi présent, et les nouvelles technologies peuvent les aider à le faire », confie Stewart Samuel.

Renouveler l’expérience en magasin

Un des principaux défis qui attend les détaillants cette année et dans le futur sera de trouver une façon de se démarquer de leur compétition et de susciter la fidélité de la clientèle. Pour y arriver, plusieurs épiciers expérimentent en transformant leur signature visuelle ou encore en intégrant une nouvelle offre alimentaire à leur site.

« Le défi est de parvenir à créer une expérience excitante sans toutefois se détourner de ce que l’on fait de bien et de ce que le consommateur recherche quand il va vers un épicier », explique le directeur.

Un conseil qui vaut aussi pour l’intégration des technologies numériques : « Par exemple quand on intègre des bornes de paiement sans contact ou encore des écrans à travers notre magasin, il faut s’assurer que ça cadre avec le reste de notre design ».

D’ailleurs, l’intégration d’écrans de toutes sortes à l’intérieur des commerces de détail alimentaire est une tendance qui devrait s’accélérer de plus en plus dans la prochaine année, croit le spécialiste.

« En plus de permettre de générer de nouvelles sources de revenus en vendant de l’espace publicitaire, les écrans permettent de stimuler les ventes des produits annoncés et peuvent donc être très profitables, surtout si on les intègre au reste de nos stratégies marketing », remarque-t-il.

Gagner en efficacité

De nombreuses solutions s’offrent aussi aux détaillants alimentaires pour les aider à gagner en efficacité dans leurs opérations et leur adoption devrait s’accélérer au cours des prochaines années, croit Stewart Samuel.

« Avec les hausses de prix des aliments des dernières années, il y a énormément de pression pour les épiciers de trouver des moyens de réduire leurs coûts d’opération et on commence à voir apparaître de nouvelles façons de faire très intéressantes pour y arriver », souligne-t-il.

Par exemple, certaines chaînes revoient l’organisation de leurs rayons de façon que les consommateurs puissent se servir directement dans les boîtes de livraison. Une façon de faire qui peut éviter beaucoup de manipulations sans avoir trop d’impact sur l’expérience vécue par la clientèle.

« Pour bien fonctionner et offrir une présentation intéressante sur le plan visuel, cette solution demande toutefois de travailler en amont avec ses fournisseurs, mais une fois en place ça peut vraiment valoir le coup », remarque le spécialiste.

Intégration omnicanale

Si les ventes en ligne ne sont pas sur le point de remplacer le magasin physique dans le monde du commerce de détail, elles gagnent tout de même tranquillement du terrain. Les commerçants n’ont donc rien à perdre à poursuivre l’intégration de leurs activités en ligne avec celles en magasin.

« Malheureusement, c’est un domaine où les grandes chaînes ont énormément d’avance sur les plus petits joueurs, mais je crois que tous les détaillants auraient énormément à gagner à réfléchir à de nouvelles façons de combiner leurs différents canaux de ventes », remarque Stewart Samuel.

Développement durable

Intégrer des pratiques de développement durable au sein des commerces de détail alimentaire peut aussi être une belle occasion de diversifier son offre, tout en se distinguant. « L’important, c’est de trouver une façon de faire connaître nos pratiques écoresponsables au consommateur sans que cela ait l’air trop artificiel », prévient le directeur d’IGD.

Une bonne façon d’y arriver, qui devrait être utilisée par un nombre grandissant de détaillants en 2024, est à travers les produits en vrac et le déploiement d’appareils permettant aux clients de faire du remplissage de certains produits, tels que les shampoings et produits ménagers.

Peu importe la solution qu’ils envisagent de déployer en 2024, Stewart Samuel conseille aux détaillants de considérer une chose s’ils souhaitent que leur projet soit une réussite : « On n’innove pas seul de son côté, il y a plein de partenaires qui sont là pour vous aider à réussir, que ce soient des firmes d’experts ou encore vos fournisseurs. N’hésitez pas à les inclure dans vos projets ! »

Mots-clés: Québec